Haïti – ONU : Le point sur les sources d’armes illicites et les flux financiers
24/04/2024 11:02:30
Lundi 22 avril 2024, Ghada Waly, la Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a affirmé devant le Conseil de sécurité que la violence « (…) est rendue possible par l’afflux continu d’armes à feu en Haïti et est soutenu par la corruption. »
Elle a noté que l’augmentation des déplacements et des situations d’extrême vulnérabilité augmentait les risques de trafic de migrants et de traite d’êtres humains.
« Les événements récents suggèrent également des signes inquiétants de collusion entre différents gangs », ajoutant que « la dernière vague de violences a été marquée par des combats entre gangs, mais aussi par des signes de collaboration entre certains groupes pour mener des attaques, notamment contre les prisons ».
De plus, les attaques ciblant des infrastructures clés ont rappelé une fois de plus l’augmentation significative de la puissance de feu dont disposent les gangs à mesure que les armes continuent d’affluer vers Haïti.
Point sur les sources d’armes illicites et les flux financiers :
Le dernier rapport de l’ONUDC au Conseil de sécurité examine les activités illégales dans le sud d’Haïti. L’espace aérien mal surveillé du Sud et son littoral incontrôlé en font une zone vulnérable au transport d’armes et de drogues, notamment de cocaïne et de cannabis.
Les armes, quant à elles, entrent souvent par la côte sud et sont transportées directement jusqu’à Port-au-Prince via des routes contrôlées par des gangs.
« Des personnalités politiques et économiques de premier plan sont soupçonnées d’être impliquées dans ces marchés criminels », a déclaré Mme Waly. « Ces réseaux de collusion sont souvent liés à des délits financiers et à des flux financiers illicites, qui portent atteinte à la sécurité, à la gouvernance et au développement. »
Mme Waly a réitéré ses précédentes recommandations au Conseil de sécurité, notamment l’importance de renforcer les capacités nationales d’Haïti en matière de réglementation des armes à feu et de gestion des frontières et des douanes. L’amélioration des cadres anti-corruption et des capacités d’enquête est également une étape nécessaire. « Nous devons nous tenir aux côtés des institutions et des citoyens haïtiens pour faire face à la violence, à la corruption et au chaos, et œuvrer pour un avenir plus stable et plus sûr pour le peuple haïtien », a-t-elle conclu.
HL/HaïtiLibre