Les neuf membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), les nouveaux traîtres à la Nation, sont déjà à l’œuvre.
Travaillant sous le diktat de l’administration coloniale américaine, ils viennent de commettre un autre acte d’infraction contre le pays en écrivant au président kenyan William Ruto le lundi 6 mai pour réclamer le déploiement des forces étrangères que les puissances occidentales en accord avec le Conseil de Sécurité de l’Onu ont baptisé pour mieux vendre leur projet : Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti.
Cependant les préparatifs pour salir et souliller une énième fois le territoire haïtien par les occidentaux vont bon train. Ils ont déjà acquis un bon nombre de pays à leur service tels que les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade, le Bénin, le Tchad, la Jamaïque et le Kenya pour les aider dans leur forfaiture.
C’est un projet de honte bien huilé d’hypocrisie et de mensonges par l’administration Biden qui continue l’objectif prédateur des anciennes puissances esclavagistes de punir Haïti pour son dynamisme historique et sa contribution à l’humanité.
Les forces d’occupation sont déjà en route selon le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour le Bureau des affaires internationales de lutte contre les stupéfiants et le maintien de l’ordre, Todd D. Robinson, un déployé initial de policiers kényans est en cours de planification pour se rendre en Haïti. Tout cela débutera sans nul doute avec la visite d’État du président William Ruto et son épouse Racheo, à Washington le 23 mai prochain afin de marquer le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays.
Entre temps, le Pentagone est chargé, en pays conquis, de la construction d’une base militaire pas trop loin de l’aéroport international à Port-au-Prince pouvant accueillir et loger les forces occupantes.
L’ONU a indiqué qu’un fonds fiduciaire de 18 millions de dollars est disponible pour la mission d’occupation. Quel contraste entre le zèle déployé avec faste par les occidentaux particulièrement les Etats-Unis, la France et le Canada pour venir en aide à ce projet d’interventions militaires d’Haïti tout en fermant leurs yeux sur la situation sinistre économique du pays et de l’immense majorité de la population haïtienne vivante dans un misère abjecte ?
Faut-il signaler que cette occupation annoncée est planifiée de toute pièce sur le symbolisme de sécurité, de démantèlement des gangs qui n’est qu’un grand mensonge, un bluff pour amadouer les naïfs et cacher les vrais problèmes du pays.
Ils ont utilisé la question des gangs pour cacher la vraie source du malheur de ce pays et pour désorienter également sur la solution à apporter à ce problème qu’ils ont eux-mêmes introduits. Ce sont les Etats-Unis d’Amérique, par sa politique destructrice du pays au niveau économique, social et politique par les nombreux coups d’État orchestrés et les envahissements militaires puis leur soutien au gouvernement corrompu, qui ont pillé l’économie dévastée du pays et réduit la population dans la précarité.
Le cynisme le plus accablant, Washington n’a jamais eu le courage de dire la vérité sur Haïti qu’il qualifie de pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Alors avec un brin d’honnêteté, il devrait plutôt dire : le pays le plus appauvri, victime de plus d’un siècle de crimes, de vols et de pillage commis par l’impérialisme américain.
Toutes nos industries ont été démantibulées, de sorte que nous ne produisons rien et que nous devenons uniquement un pays de consommation. Notre production agricole boycottée. Un niveau de chômage intolérable, un salaire de misère aux policiers, sinon que pouvait-on attendre ?
Les gangs sont les produits du niveau de pauvreté caractérisés par les mesures d’austérité dictées par le FMI, le chômage, de corruption endémique, d’instabilité politique permanente et de crise socio-économique profonde qui sont l’héritage de décennies d’oppression. impérialiste.
Au lieu d’aider Haïti à sortir de ce marasme économique pour surmonter le sous-développement chronique, aujourd’hui les Etats-Unis préfèrent dépenser 60 millions de dollars en armes, munitions, pour l’acquisition d’équipements militaires en vue de renforcer la Mission multinationale de soutien à la sécurité qui sera dirigée par le Kenya pour l’enfoncer davantage dans le néant. Quel serait le résultat concret de ce show militaire et de ce tapage médiatique sur les gangs sans rien dire sur les démunis, les sans-abri ? Rien ne sera différent des 13 années de la Minustah. Tout se soudera par un résultat nul ou quasiment nul !
A la seule différence les 9 membres du Conseil présidentiel de transition, ces Conzés auront le temps d’amasser une fortune, de s’enrichir sur le dos du peuple. Et quelques années plus tard, tout recommencera de plus belle avec les mêmes slogans.