Cette revue a été rendue possible grâce au visionnage en avant-première grâce à Escapes soutenu par le BFI et la Loterie Nationale pour l’organisation de projections gratuites à l’échelle nationale destinées à encourager chacun à redécouvrir les joies du cinéma indépendant aux côtés de Signature Entertainment pour avoir fourni une projection en avant-première.
Dans un paysage cinématographique dominé par des productions plus flashy et plus ostentatoires, « The Dead Don’t Hurt » est un rappel rafraîchissant que parfois les histoires les plus puissantes sont celles qui se déroulent avec une intensité et une conviction tranquilles. Le Passion Project de Viggo Mortensen est une masterclass en narration, tissant une tapisserie complexe de romance, de vengeance et de rédemption qui vous coupera le souffle. Le film plonge profondément dans la psyché humaine, explorant les complexités de l’amour, de la résilience et de la quête inflexible de la justice. Ce western poignant, qui se déroule dans le contexte impitoyable de la frontière américaine dans les années 1860, est une tendre exploration des amants maudits Vicky Krieps et Mortensen lui-même, dont l’alchimie est électrique.
Vivienne Le Coudy (Vicky Krieps) est une femme farouchement indépendante qui entame une relation avec l’immigrant danois Holger Olsen (Viggo Mortensen). Après avoir rencontré Olsen à San Francisco, elle accepte de voyager avec lui jusqu’à son domicile près de la paisible ville d’Elk Flats, dans le Nevada, où ils commencent une vie ensemble. Le déclenchement de la guerre civile les sépare lorsqu’Olsen prend la décision fatidique de se battre pour l’Union. Cela laisse Vivienne se débrouiller seule dans un endroit contrôlé par le maire corrompu Rudolph Schiller (Danny Huston) et son partenaire commercial sans scrupules, le puissant éleveur Alfred Jeffries (Garret Dillahunt). Weston (Solly McLeod), le fils violent et capricieux d’Alfred, poursuit agressivement Vivienne, qui est déterminée à résister à ses avances indésirables. Quand Olsen revient de la guerre, lui et Vivienne doivent affronter et faire la paix avec la personne qu’ils sont devenus. À la fois histoire d’amour tragique et représentation nuancée du conflit entre vengeance et pardon, The Dead Don’t Hurt est le portrait d’une femme passionnée déterminée à se défendre dans un monde impitoyable dominé par des hommes impitoyables.
Le récit du film s’écarte délibérément des tropes occidentaux traditionnels, optant plutôt pour une approche non linéaire, basée sur le flashback, qui tisse magistralement le passé et le présent. Cette expérimentation structurelle porte ses fruits, car tout au long du film, j’ai eu droit à une riche tapisserie d’émotions et d’événements qui se déroulent avec une assurance tranquille.
Dans son premier long métrage, « Falling » (2020), Mortensen a démontré sa polyvalence en tant qu’interprète en assumant le rôle complexe d’un homosexuel aux prises avec les soins de son père malade et sectaire. Aujourd’hui, avec « The Dead Don’t Hurt » inspiré d’une image de sa mère, Mortensen a conçu un récit qui s’inspire des récits d’aventures médiévales de son enfance. Le film « The Dead Don’t Hurt » témoigne de sa capacité à réinventer le genre western, en insufflant une nouvelle vie à ses conventions tout en restant fidèle à son essence.
Cependant, ce qui distingue vraiment « The Dead Don’t Hurt » est son exploration réfléchie de thèmes qui ne sont encore que trop d’actualité aujourd’hui. Il utilise un récit historique pour aborder des problèmes contemporains urgents alors que le scénario de Mortensen plonge dans les complexités des relations avec les immigrants, les luttes en cours contre la violence sexiste et la lutte pour l’identité et l’action dans un monde dominé par les hommes. Ce sont des sujets importants, avec pour thèmes le mal humain inné, les privilèges blancs et la persévérance inflexible des femmes face à l’adversité, qui sont d’actualité et suscitent la réflexion. La vision de Mortensen est rafraîchissante et sans compromis, refusant de se détourner des dures réalités de la vie à cette époque.
À travers le personnage de Vivienne, Mortensen explore magistralement la tension entre l’assimilation et l’héritage culturel, alors qu’elle mène sa vie de colon américaine tout en embrassant fièrement ses racines canadiennes-françaises. Ce portrait poignant est souligné par les réminiscences nostalgiques de Vivienne des histoires de sa mère sur Jeanne d’Arc, symbole de l’autonomisation féminine et de la non-conformité qui résonne profondément avec la quête de découverte de soi de Vivienne.
Au cœur de ce magnifique film se trouve Vicky Krieps, dont la performance dans le rôle de Vivienne est tout simplement phénoménale. Son portrait d’une femme courageuse et résiliente, déterminée à se défendre dans un monde impitoyable, est tout simplement remarquable. « The Dead Don’t Hurt » est l’histoire de Vivienne, une fleuriste canadienne-française farouchement indépendante, interprétée par Krieps avec des nuances à couper le souffle. L’esprit indomptable de son personnage brille tout au long du film, alors qu’elle navigue sur le terrain dangereux d’une société dominée par les hommes avec une détermination sans faille. La performance de Mortensen dans le rôle de Holger Olsen, son charpentier d’origine danoise, est tout aussi impressionnante, conférant à son personnage une force tranquille et une vulnérabilité. Leur romance s’épanouit dans une danse tendre et lente qui vous laissera enracinés pour eux.
La performance de Krieps vole véritablement la vedette. Sa Vivienne est une lueur d’espoir et de résilience, qui brille de mille feux dans les moments les plus sombres. L’amour de son personnage pour Olsen est authentique et tendre, rendant leur romance d’autant plus déchirante lorsqu’elle est confrontée aux cruelles réalités de leur monde.
Avec ses vues dégagées et son décor du XIXe siècle, The Dead Don’t Hurt a l’apparence d’un western classique. Le film est époustouflant, capturant la beauté sauvage de la frontière américaine dans les années 1860. La partition, composée par Mortensen lui-même, est tout aussi impressionnante, ajoutant de la profondeur et de l’émotion au récit sans jamais le dominer. Mais ce ne sont pas seulement les visuels qui font que « The Dead Don’t Hurt » se démarque : c’est aussi l’attention portée aux détails, le soin avec lequel chaque aspect du film a été conçu. Des costumes à la conception de la production, chaque élément semble soigneusement étudié et délibéré. Tout au long du film, le film a été principalement tourné sur place, dans la ville pittoresque de Durango, au Mexique, une plaque tournante réputée pour les productions occidentales depuis les années 1960 et 1970. En collaboration avec le directeur de la photographie Marcel Zyskind, les décorateurs Jason Clarke et Carol Spier et la costumière Anne Dixon, qui avaient tous déjà travaillé sur Falling, Mortensen s’est appuyé sur sa connaissance approfondie des westerns pour façonner l’esthétique visuelle du drame.
Le vaste programme de tournage du film a également amené les équipes dans les paysages à couper le souffle de l’Est du Canada, où le terrain accidenté et la nature sauvage sauvage ont fourni une toile de fond idéale pour l’histoire. De plus, l’équipe de production s’est aventurée dans l’Ouest canadien, où les montagnes majestueuses et les vallées tentaculaires ont servi de toile de fond dramatique au déroulement des événements du récit.
DERNIÈRES PENSÉES
En fin de compte, « The Dead Don’t Hurt » témoigne du pouvoir de l’amour et des liens humains face à l’adversité, tout en étant également un cours de maître sur la profondeur émotionnelle et la narration nuancée. C’est un western doux-amer qui vous laissera essoufflé et ému jusqu’aux larmes. Avec sa partition fulgurante, sa cinématographie exquise et les performances exceptionnelles de ses protagonistes, ce film est un incontournable absolu pour tous ceux qui aiment le cinéma. C’est un western classique instantané qui mérite d’être vu sur grand éboulis.
Signature Entertainment présente « The Dead Don’t Hurt » en exclusivité dans les cinémas à partir du vendredi 7 juin