QQuelques semaines se sont écoulées depuis l’installation au pays d’un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avec une sorte de présidence tournante, et un mois après la formation d’un gouvernement ayant pour Premier ministre, Garry Conille, un ancien Haut fonctionnaire des Nations-Unies, faut-il s’étonner, si certains ne cessent de se demander qui gouverne réellement Haïti dans la mesure où il existe un véritable malaise entre les deux têtes du Pouvoir exécutif ?
La genèse de ce conflit est le voyage du 28 juin au 6 juillet 2024 du Premier ministre aux États-Unis, où il a été justement convoqué par ses Tuteurs pour faire le bilan de ses 30 premiers jours au pouvoir. Depuis lors, le torchon brûle entre la Primature et le Conseil Présidentiel. Une correspondance a été publiée pour démentir ou clarifier certaines informations provenant des Conseillers eux-mêmes, selon lesquelles, ils n’ont pas été informés de ce voyage chez l’Oncle Sam « J’ai l’honneur de vous informer, par la présente, que je dois conduire une délégation, du 28 juin au 6 juillet 2024, à Washington DC, dans le cadre d’une tournée d’inspection à l’ambassade d’ Haïti. Aussi, j’en profiterai pour effectuer une visite au Conseil de sécurité des Nations Unies le 3 juillet prochain ».
Effectivement, le courrier du Premier ministre Garry Conille aux membres du CPT n’avait pas mentionné la visite au Département d’État américain ni celles à la Banque Mondiale et à la Banque Interaméricaine de Développement.
La présidence et la Primature sont toutes deux aux ordres sans tenir compte de la souveraineté du peuple qui est incompatible avec toute forme d’ingérence extérieure.
Les contacts du chef du Gouvernement intérimaire semblent irriter les membres du Conseil qui, selon la volonté des architectes qui ont fabriqué ce régime, a fait du CPT un simple organe consultatif sans aucun pouvoir réel. Et c’est là que le bât béni puisque les Conseillers n’entendent pas rester les bras croisés et ne veulent plus rester dans l’anonymat, voire dans un isolement doré. Sans oublier qu’ils veulent jouir de toutes les prérogatives du pouvoir, notamment recevoir des per diem. Selon eux, il ne revient pas uniquement aux membres du cabinet ministériel croupion de goûter aux délicieux fruits du pouvoir de facto.
Le sujet brûlant des changements au sein de la diplomatie haïtienne entamée par le gouvernement Conille a profondément blessé les conseillers jusqu’à les forcer sous prétexte de l’orientation de la politique étrangère du pays à réagir par une lettre signée du président du Conseil, Edgard Leblanc Fils, au Premier ministre le rappelant que « Le Conseil présidentiel de transition vous présente ses compliments et a l’avantage de souligner à votre attention l’importance de veiller à ce que les attributions présidentielles du CPT soient scrupuleusement respectées par le gouvernement ».
Ce malaise s’est donc installé pour la seule raison que les deux têtes de l’Exécutif ne sont en réalité que de simples exécutants. La présidence et la Primature sont toutes deux aux ordres sans tenir compte de la souveraineté du peuple qui est incompatible avec toute forme d’ingérence extérieure. Mais il apparaît jour après jour, que Conille est le préféré de Washington et soit la seule voie possible, le seul interlocuteur pour mener à bien le projet des puissances dominantes. Or, cela agace énormément la présidence de voir que tous les pouvoirs se retrouvent dans les mains du seul Premier ministre.
nous sommes en présence d’un véritable complot pour anéantir le peuple haïtien.
Ainsi les Conseillers essaient par tous les moyens possibles et inimaginables de partager les rôles toujours au service des grandes puissances impérialistes de sorte que l’épicentre du pouvoir n’est pas uniquement, la Primature. Il faut signaler que ce bras de fer entre les deux protagonistes de l’Exécutif est alimenté par la façon dont les puissances impérialistes se servent de leurs deux pions : la Primature et la Présidence, pour barrer la route au peuple travailleur de décider de son avenir . La seule différence, Garry Conille est leur porte-parole, leur homme de confiance, celui qu’elles ont été recherchées à l’ONU et sur lequel elles ont tout misé pour l’instant pour poursuivre l’œuvre de la destruction de l’ État haïtien.
Tous les pouvoirs sont entre ses mains, notamment celui de mépriser la volonté de l’immense majorité de la population vivant dans la misère, le chômage et qui refuse d’être entraîné dans le chaos. Cette situation est de nature à entraîner des conséquences importantes dans l’évolution de la politique du pays victime de complots et de machinations de toutes sortes de laquais locaux qui ont tout fait pour favoriser la tutelle du nouveau colonialisme déguisé.
En réalité, nous sommes en présence d’un véritable complot pour anéantir le peuple haïtien. Cette vérité ne doit échapper à aucun patriote, c’est le Département d’État américain à Washington et d’autres multinationales et bailleurs de fonds qui dirigent le pays à travers l’ambassadeur américain en Haïti Dennis Bruce Hankins. Que veulent, en fait, les puissances impériales, si ce n’est de préserver ce qui a été conquis et d’accumuler toujours plus de profits ? Pour cela, elles sont prêtes à détruire les conquêtes démocratiques et populaires arrachées par les luttes de la classe ouvrière afin d’imposer au peuple haïtien le langage de la soumission, selon lequel la solution de nos problèmes sera résolue entre les mains des puissances capitalistes exploiteuses. .
De cette perspective, tôt ou tard, le peuple haïtien uni grâce à sa résilience révolutionnaire mettra en déroute ainsi que toutes les formes de gouvernements parasitaires sous-traitants des impérialistes et prendront en main les destinées de son pays !