Dacca :
Le Bangladesh organisera des élections générales le 7 janvier, a déclaré mercredi le commissaire électoral en chef du pays, un vote que les partis d’opposition ont menacé de boycotter, craignant qu’il ne soit truqué.
« Les 12èmes élections législatives auront lieu le 7 janvier avec 300 sièges », a déclaré le commissaire électoral en chef Habibul Awal lors d’une émission télévisée en direct, appelant les partis à mener des négociations pour résoudre la crise politique.
Les partis d’opposition ont annoncé qu’ils organiseraient jeudi une grève nationale en signe de protestation et ont averti que le pays était poussé vers un « conflit ».
La Première ministre Sheikh Hasina a dirigé ce pays d’Asie du Sud d’environ 170 millions d’habitants au cours des 15 dernières années et a été accusée de gouverner d’une main de fer.
Elle est considérée comme presque certaine de revenir au pouvoir pour la quatrième fois si le boycott de l’opposition se poursuit.
Hasina a supervisé une croissance économique impressionnante, mais les pays occidentaux ont tiré la sonnette d’alarme face au recul démocratique et elle a été accusée par l’opposition de fraude électorale lors des deux derniers scrutins.
Les partis d’opposition ont organisé d’importants rassemblements appelant à son départ et à la tenue d’élections par un gouvernement intérimaire neutre.
Hasina a depuis lancé une campagne de répression, avec l’arrestation de la plupart des hauts dirigeants du principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), ainsi que de milliers de ses partisans.
« Poussé vers le conflit »
Obaidul Quader, secrétaire général de la Ligue Awami, le parti au pouvoir à Hasina, a déclaré que l’annonce du vote était un « jour joyeux ».
Le BNP a toutefois annoncé son intention de boycotter le scrutin.
Il en va de même pour le Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du pays à majorité musulmane à 90 pour cent, et pour le parti Islami Andolon Bangladesh (IAB).
Le porte-parole du BNP, Ruhul Kabir Rizvi, qui se cache car il craint d’être arrêté, a rejeté les sondages lors d’une conférence de presse diffusée en ligne.
« Que des élections puissent avoir lieu sous ce gouvernement est un mensonge total. Nous rejetons cette commission électorale partiale », a-t-il déclaré.
« Je veux dire à la commission électorale que le pays a été poussé vers le conflit. »
Des milliers de partisans de l’IAB ont défilé mercredi devant le bureau de la commission électorale pour protester contre cette annonce.
Les membres ont indiqué que plus de 10 000 personnes y avaient participé, mais l’inspecteur de police Mizanur Rahman a déclaré à l’AFP que leur nombre était d’environ 3 000.
L’annonce des élections est intervenue quelques jours après que l’ambassadeur américain au Bangladesh, Peter Haas, ait cherché à rencontrer les dirigeants des trois principaux partis dans le but de sortir de l’impasse politique.
Washington et l’Union européenne ont appelé à plusieurs reprises le gouvernement à organiser des élections libres et équitables.
(À l’exception du titre, cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est publiée à partir d’un flux syndiqué.)