En Haïti, les faits politiques ne sont que des leurres. Tout se résume à des mensonges. La vérité n’est jamais à l’abri, elle ne représente rien face aux puissantes forces du mensonge. L’État haïtien cherche toujours et par tous les moyens possibles et imaginables pour camoufler la corruption sous un flot de mensonges
Jugez en vous-mêmes, citoyens, de ce fait majeur de corruption d’État, quand la victime passe pour le bourreau et le criminel pour un homme pieux et intègre. Le 1er juillet 2022 au quai de Port-de-Paix, le navire « Miss Lilie » engagé dans les activités de shipping entre Haïti et les États-Unis d’Amérique débarquait ses colis. Le propriétaire du navire, l’homme d’affaires, Jonas Georges, au moment du débarquement constatant certaines caisses lourdes difficiles à soulever et transporter, a vite fait appel aux autorités douanières pour les inspecteur. Ainsi, les agents douaniers ont pu découvrir une cargaison d’armes et de munitions illégales. Tout naturellement, la Direction départementale de la police du Nord-Ouest procède à la saisie sur le port des marchandises interdites ce qui est le plus normal. Mais là où le bât-blesse, c’est que les autorités policières ont aussi mis au navire aux arrêts le propriétaire du propriétaire.
Pourtant, cette cargaison avait un destinataire et également un expéditeur précis. Selon des informations dont disposaient les enquêteurs de la Direction générale de la Police judiciaire (DCPJ), Wilfrid Pauliard était chargé de recevoir la cargaison, Marie Guirlène Estimable était l’exportatrice, Wilfrid Estimable, l’importateur et Edy Lafrance assurait l’entreposage et la distribution de cet arsenal d’armes de guerre. En clair, tous les présumés trafiquants. Or, ces derniers n’ont jamais été inquiétés encore moins arrêtés dans la mesure où, personne au sein du gouvernement ne voulait atteindre la vraie piste de cette entreprise criminelle conduisant tout droite vers le ministre de la Justice d’alors, Me Berto Dorcé. Auditionné à deux reprises en tant que témoin, le ministre propriétaire authentique a finalement été blanchi, innocenté dans cette affaire avec les complicités bien assurées de ses subalternes de la Justice haïtienne.
C’est un membre de son cabinet, son Conseiller et ami de longue date, le Secrétaire Général de la Fédération des Barreaux d’Haïti, Me Robinson Pierre-Louis, qu’il a piégé et fait arrêter par des agents du Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE) puis remis à la DCPJ qui l’avait accusé d’avoir utilisé son influence, comme membre du Cabinet du ministre de la Justice, pour obtenir la libération de Jonas Georges, arrêté pour trafic d’armes et de munitions à Port-de-Paix. L’avocat après deux ans passé au Pénitencier National, a été libéré suite à une farce judiciaire le 7 août dernier sans jamais savoir ce qui lui était arrivé.
Un autre cas de corruption et de complicité flagrante est en cours. Cette fois-ci, c’est au sein du Conseil Présidentiel de Transition mis en place par les puissances impérialistes, il y a quelques mois seulement. Parmi les 9 larrons et « Grands mangeurs » qui ont pillé et partagé entre eux l’argent destiné au service d’investigation, SIN (Service d’Intelligence National), trois d’entre eux ont braqué, par des manœuvres et intimidations graves, le Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), monsieur Raoul Pierre-Louis.
Celui-ci a déclaré ouvertement auprès du Premier ministre Garry Conille, l’acte malhonnête des trois mousquetaires, qui voulait rançonner la banque dont il avait la charge. Sans doute, auparavant il avait en un sens collaboré avec eux, en leur attributant une Carte de crédit et en les rencontrant en catimini. Pourtant, Raoul Pierre-Louis a été révoqué de son poste de Directeur pour avoir avisé par courrier la Primature de la tentative de corruption dont il a été victime. Dans cette nouvelle affaire de corruption, les Présidents corrupteurs vont-ils être épargnés malgré la création d’une Commission d’enquête que réclament certains ?
C’est la question d’ailleurs que se pose plus d’un. Surtout que cette façon d’agir est courante dans le pays pour couvrir les faits de corruptions de sorte que les vrais coupables soient innocentés et ne rendront aucun compte à la Nation !
D’ailleurs, ils recourent tous au mensonge. Soutenus par l’ambassade américaine qui comme de coutume veut toujours laver les linges vendus en famille, afin qu’elle ne perde pas la face, et prêche l’apaisement pour ne pas disloquer son croupion du Conseil Présidentiel. Dans ces conditions, l’impérialisme tente de sauvegarder ces énormes intérêts qu’il détient en Haïti. Il n’est pas possible de continuer dans cette voie, mais ce n’est pas l’avis de certains Conseillers corrompus au service des capitalistes qui font feu de tout bois pour trouver un consensus dans ce dossier de corruption.
Ils ciblent tous ceux qui critiquent leur comportement malhonnête en les accusant de vouloir déstabiliser ou annihiler le Conseil. Qu’importe puisque les masses défavorisées vivant dans la pauvreté n’ont pas les mêmes intérêts que ces Conseillers Présidentiels et son gouvernement au service des capitalistes !
Quel argument peut justifier qu’une poignée de mercenaires dépouille ainsi une banque publique, tandis que c’est la population qui en subit les conséquences ? Le mensonge imprègne tous les actes de ces individus et est même devenu méthode de gouvernement. Ils multiplient des mensonges même sur les mesures qu’ils prétendent avoir prises.
Nous à Haïti Liberténous ne pourrons tolérer ni prudence de tels actes ou agissements, puisque nous sommes guidés par une seule chose : la défense des intérêts des opprimés et des exploités et de l’immense majorité de la population pauvre. Nous défendons des principes et nous ne faisons de cadeaux à personne de la classe politique corrompue, voilà pourquoi nous combattons le système capitaliste et les instruments gouvernementaux à son service. Nous sommes pour la mise en accusation du système capitaliste et de tous ses laquais sans exception aucune.