Le 3 novembre 2023 dernier a eu lieu à Washington, capitale des États-Unis d’Amérique, sur l’invitation du président américain Joseph R. Biden, au sommet de l’Alliance pour la prospérité économique des Amériques (APEP). Ce projet a été lancé au Sommet des Amériques, tenu à Los Angeles en juin 2022, de façon à renforcer les liens économiques et à construire des chaînes d’approvisionnement durables dans les Amériques.
A ce premier sommet, les dirigeants qui avaient participé sont entre autres, celui des Etats-Unis de la Barbade, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, de la République dominicaine, de l’Équateur, du Pérou, de l’Uruguay, du Mexique et du Panama. Cependant pour une raison ou une autre, la République d’Haïti n’a pas été représentée ou du moins à-elle même été sélectionnée à participer. C’est la question que se pose plus d’un ?
Lors de ce sommet stratégique pour les Américains sur la rhétorique du développement et surtout dans leur lutte pour limiter l’influence chinoise dans la zone, les dirigeants des pays présents ont pris l’engagement à élargir les liens économiques dans l’hémisphère occidental. Cinq priorités ont été définies, il s’agit de renforcer la compétitivité et l’intégration régionale, favoriser la prospérité partagée et la bonne gouvernance, construire des infrastructures durables, protéger le climat et l’environnement et promouvoir des communautés saines.
Alors, le gouvernement de facto haïtien qui dirige le Premier ministre Ariel Henry n’était-il pas concerné par ces priorités-là, même quand il est un figurant au service de la prospérité des élites capitalistes ? En quoi consiste l’absence d’une aussi minable marionnette à une telle rencontre, alors que, le président Luis Abinader de l’autre néo-colonie la République dominicaine y était bien présent ? Les raisons devraient être donc clarifiées pour la société haïtienne, mais personne n’en dit rien.
Il est évident que la crise haïtienne n’a pas été un point du forum mais cela n’empêche que Biden et Abinader ont longuement conversé sur Haïti dans leur rencontre d’avant le forum. Est-ce un processus d’écarter Haïti sur la scène internationale qui est en marche ? Faut-il penser que si la république dominicaine était présente Haïti n’avait pas besoin d’être représentée ?
Au cours de leur échange Biden en a profité pour dévoiler à Abinader « Nous travaillons ensemble pour faire face à la situation humanitaire et sécuritaire historique en Haïti. Comme je l’ai dit à l’Assemblée générale des Nations Unies, le peuple haïtien ne peut pas attendre. Et ensemble, nous continuons à soutenir la mission multinationale dirigée par le Kenya », a déclaré Biden à Abinader.
La rhétorique de ce sommet une fois de plus est axée sur le mensonge à outrance quand pour le président américain, Joe Biden, prétend que « l’objectif est d’exploiter l’incroyable potentiel économique des Amériques et de faire de l’hémisphère occidental la région économiquement la plus compétitive du monde ». Pour bafouer ces invités et néo-colonies, Biden n’a pas manqué de les amadouer en les traitant maintenant de pays voisins. « Nous voulons nous assurer que nos voisins les plus proches sachent qu’ils ont un véritable choix entre une diplomatie du piège de la dette et des approches transparentes de haute qualité en matière d’infrastructures et d’inter-développement ». Tous ces beaux mots, sont un moyen pour éloigner la région de l’approche économique progressiste de la République populaire de Chine.
Ce projet d’« Alliance pour la prospérité économique » n’est pas un coup nouveau, c’est une musique déjà entendue, et qui rappelle malheureusement de mauvais souvenirs, les effets pervers d’une dite Alliance pour le progrès, du président des Les États-Unis d’Amérique John F. Kennedy sabotent la révolution cubaine de façon à empêcher son épanouissement en Amérique latine.
Drôle de coïncidence, les impérialistes utilisent toujours les mêmes procédés. Aujourd’hui c’est pour contrecarrer l’influence de la Chine dans le continent américain qu’ils pèsent sur cette nouvelle alliance.
Dans une déclaration commune rendue publique par le service de presse de la Maison Blanche juste après le forum, il est dit « Nous souhaitons que l’Alliance pour la prospérité économique des Amériques serve de plate-forme régionale durable pour mettre en œuvre un programme de développement économique et ambitieux, flexible et axé sur des objectifs »
N’est-il pas nécessaire de rappeler que c’est sous le gouvernement de Barack Obama que le Plan de l’Alliance pour la prospérité du Triangle nord avait été formé en 2014. Et dans un article publié dans le New York Times, Biden alors le vice-président des Etats-Unis prenant le Plan Colombie comme exemple à suivre avait proclamé « le besoin d’un « changement systémique » en Amérique centrale afin que la région devienne « la prochaine success story dans l’Hémisphère occidental »
La vérité dans ce jeu de dupe avec cette nouvelle alliance vient d’être soulignée par le progressiste dominicain Narciso Isa Condé. Selon lui : « Cette Alliance pour la prospérité économique est une manœuvre de détournement, c’est une tentative de semer des illusions dans des bénéfices impériaux fictifs, pour orner un fond de ténèbres. C’est un pagne que le monstre engendre. »
« Aucun sommet organisé par les États-Unis et l’UE ne pourra donner d’autres résultats tant que les puissances coloniales domineront en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Afrique et en Asie. De plus, l’événement a eu lieu dans une période de durcissement de la voracité et de bellicisme américain, à l’extrême du gaspillage d’horreur que cette superpuissance déverse en compagnie d’Israël et des actions de l’OTAN », à poursuivre Condé.