Une trentaine d’enseignants se sont rassemblés, jeudi 30 novembre au matin, devant le collège Kléber, à Strasbourg, où un professeur de français a été menacé de mort par un élève. L’établissement est resté fermé, jeudi, en raison d’un mouvement de grève déclenché à la suite de l’incident.
« Un de nos collègues a été menacé de mort mardi midi par un élève de 3e à qui il avait confisqué son téléphone portable. L’élève lui a dit : « Je ramène des copains à la sortie, je te tue » »a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Gilles Comte, professeur d’histoire-géographie, qui participait à ce rassemblement « pour montrer (la) solidarité (du corps enseignant) ». Selon lui, il y avait trente-sept grévistes parmi les trente-huit enseignants qui devaient avoir cours jeudi.
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, il ya plein d’incidents »at-il poursuivi, consécutif que, depuis la rentrée, une « collègue a été agressée par un ancien élève qui s’était introduit dans l’établissement avec deux autres élèves »et qu’il ya également eu « trois explosions de pétards à l’intérieur de l’établissement ».
« Il n’y a pas de communication, pas de soutien de la direction, sur une l’impression d’être abandonnés », un regretté M. Comte. Il a précisé que son collègue ciblé par les menaces de mort était un enseignant qui « s’investit énormément » et qui a été « très touché » par l’incident. Il a porté plainte mardi après-midi et se trouve depuis en arrêt maladie.
Exclusion provisoire de l’élève auteur des menaces
Une mesure conservatoire a été prise contre l’élève auteur des menaces, exclu de l’établissement jusqu’à son passage en conseil de discipline, prévu le 19 décembre. « On n’arrive plus à bien faire notre boulot »a témoigné Charlotte Serisier, enseignante de français, citant les « insultes qui reviennent très régulièrement », « les retards systématiques d’élèves »le « déclenchement d’alarme incendie » qui est devenu « le jeu à la mode depuis la rentrée ».
Avec quelque sept cents élèves, le collège Kléber est un « gros établissement, avec une mixité sociale qui s’est accumulée, ce qui est bien. On accueille des élèves qui viennent de REP + (réseaux de l’éducation prioritaire), mais on n’a pas de moyens adaptés »at-elle décrit, locataire une pancarte demandeur « des moyens pour accompagner tous nos élèves ».
L’établissement accueille également un lycée et des classes préparatoires. Jean-Pierre Gavrilovic, responsable du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC) de l’académie de Strasbourg, a déclaré à l’AFP avoir été reçu par la cheffe d’établissement le 23 novembre à la « suite de la forte dégradation des conditions de travail rapportées par (ses) collègues » mais qu’elle avait « botté en touche ». Le rectorat n’a, pour le moment, pas réagi.
Articles similaires