Depuis l’arrivée du Groupe des Personnalités Éminentes de la CARICOM en Haïti le mercredi 6 décembre dernier, le pays est en mode de dialogue. Un dialogue de sourds pour continuer la mascarade de négociations sous prétexte d’aboutir à un gouvernement de compromis ou d’entente entre les différents protagonistes de la classe politique particulièrement ceux du pouvoir de facto du Premier ministre Ariel Henry et ceux-là qui se réclament de l’opposition.
Pour amadouer les naïfs ou les indécis dans le cadre de ces négociations, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et Brian A Nichol’s, secrétaire d’État adjoint des USA pour les affaires de l’hémisphère occidental, ont chacun apporté leur soutien aux efforts de la Caricom pour aider les acteurs haïtiens à parvenir à un accord politique.
Brian A Nichol’s dans un tweet a indiqué « Les États-Unis félicitent le retour du groupe des personnalités éminentes de la Caricom en Haïti. Nous continuons à soutenir les efforts visant à parvenir à un consensus sur une voie politique à suivre et encourageons toutes les parties à utiliser cette visite pour faire progresser un dialogue constructif dans l’intérêt du peuple haïtien »
Cependant, quand on entend parler de négociations, c’est du pur bluff. Ce n’est pas une activité au cours de laquelle des sujets sérieux concernant l’avenir du pays seront discutés. Des thèmes sur l’environnement, l’éducation, l’agriculture, la santé, les élections, la misère, la pauvreté et le phénomène de l’insécurité qui se propage dans tous les coins du pays. En fait, jusqu’au jeudi 14 décembre 2023, cette réunion va se tenir en vue de faciliter un accord entre les protagonistes politiques, pour une issue à la crise.
Mais ce qui est à l’œuvre à l’hôtel Montana, ressemble beaucoup plus à une rencontre de réconciliation entre les frères et sœurs de la classe politique qui n’a rien à voir avec l’avenir de la nation. Vu le décor et le déroulement de la rencontre, on est plus dans une sorte de partage de gâteau et du miel du pouvoir entre les coquins, les mesquins sous l’arbitrage et l’observation des personnalités de la Caricom.
Certaines parties se sont retirées de cette dernière rencontre de fin d’année puisque les émetteurs n’ont pas donné suite à leurs recommandations. Les signataires de l’accord Montana, un poids important dans le partage dans une note n’a pas manqué de critiquer les émetteurs de la Caricom. Ils indiquent que ses démarches d’accord soumis entrent dans un cadre de renforcement et d’une légitimation du régime en place prenant fait et cause pour Ariel Henry au détriment de la position des autres acteurs.
L’absence de Montana et d’autres organisations telles que le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) n’ont pas ébranlé le processus de rencontre et des négociations qui se poursuit sous la médiation du Groupe des Personnalités Éminentes de la CARICOM.
En réaction aux réactions de ses soi-disant adversaires qui exigent non seulement un Exécutif bicéphale mais aussi sans le Premier Ministre Ariel Henry, André Michel de l’Accord du 21 décembre lui a opté en faveur d’un Gouvernement d’Union et un élargissement du Haut Conseil de Transition (HCT).
Le lundi 11 décembre, Ariel Henry a participé au dialogue, parce qu’il a la garantie des puissances impérialistes et des émissaires qu’il restera ferme au poste et fera partie de toute solution trouvée dans les négociations.
En somme, il n’y a rien à attendre des pourparlers en cours qui ne sont que du bluff pour tromper davantage les masses populaires et continuer la ruine du pays.
Qu’importe que l’exécutif soit à deux ou même à quatre têtes, avec ou sans le Premier ministre Ariel Henry, ce serait mêmement, pareillement.