À noter que Michel Martelly, dans sa déposition, n’a pas une seule fois déclaré qu’il a essayé de joindre Jovenel Moise directement au téléphone cette nuit-là…
Sur la déposition de l’ex-Président Joseph Michel MARTELLY
Attendu qu’ayant comparu au Cabinet d’Instruction Criminelle en date du 03 octobre 2023, l’ex-Président Joseph Michel MARTELLY, après avoir prêté serment de dire toute la vérité et rien que la véritéle témoin a décrit les circonstances dans lesquelles il a appris la nouvelle de l’assassinat du Président Jovenel MOÏSE ;
Attendu qu’auditionné sur les événements survenus à la résidence du Président Jovenel MOÏSE dans la nuit du 06 au 07 juillet 2021, le témoin Joseph Michel MARTELLY a déclaré ce qui suit : « De façon précise, je n’avais pas d’information sur ce qui se passait chez le Président Jovenel MOÉSE. Cependant, je peux partager ce que j’ai appris qui s’est passé dans la zone de la maison du Président. Je suis rentré chez moi vers minuit 20, cette nuit-là, à Miami. J’ai reçu un appel d’un ami résidant à Pelerin 5, qui essayait de m’expliquer ce qui se passait, car lui-même ne pouvait pas se déplacer pour savoir ce qui se passait. Il m’a informé qu’il y avait eu des tirs dans la zone de la maison du Président. Je me suis senti paniqué et accablé par sa voix. J’ai couru pour le rejoindre et obtenir plus d’informations. Le premier appel que j’ai passé était à Laurent LAMOTHE, qui était le principal conseiller du Président. Il m’a dit qu’il n’était pas au courant de quoi que ce soit, qu’il passait plusieurs appels et qu’il allait appeler le chef de la Police sur place. Pendant qu’il passait cet appel, j’ai décidé de contacter le chef de la sécurité du Président, Dimitri HERARD. J’ai posé des questions sur ce qui se passait chez le Président, et il m’a répondu qu’il était chez lui, à Péguy-Ville, qu’il avait des problèmes logistiques, qu’il ne pouvait pas encore se déplacer . J’ai insisté pour lui faire savoir qu’il devait monter chez le Président. Il m’a dit que son chauffeur était presque arrivé, et dans un intervalle de 5 à 10 minutes, je l’ai rappelé pour demander où il en était. Pendant ce temps, LAMOTHE a retrouvé le chef de la Police, qui lui a expliqué la situation dans les zones de Pelerin 1 et Pelerin 2, que les choses étaient difficiles, et qu’il semblait qu’il y avait une intervention de forces étrangères. du DEA. Je me souviens du Commandant de l’USGPN, qui m’a expliqué qu’il était juste à côté du chef de la Police, que la situation était difficile pour reprendre le contrôle, « il n’y a pas de montée, pas de descente, les gars ont pris le contrôle de la zone, il semble que les gars ont des grenades fragmentation. Ensuite, LAMOTHE est venu chez moi, l’ancien ministre Ronsard SAINT-CYR m’a appelé pour venir chez moi, l’appel que j’ai reçu d’Haïti 45 minutes plus tard, le Commandant de l’USGPN m’a appelé pour me dire que le Président était mort, il est sur place. Peut-être j’ai reçu un autre appel qui était spécifique et qui ne savait rien, peut-être une aide juste après l’appel que j’ai reçu d’Haïti, c’est le Commandant de l’USGPN qui m’ a appelé, pour me dire de retenir les Colombiens dans la zone derrière la caserne de Pétion-Ville, il essayait d’obtenir l’aide de la police, je lui ai répondu de faire son travail, et ensuite LAMOTHE est venu chez moi, Ronsard SAINT-CYR et l’ancien président de la Chambre des députés, Gary BODEAU, ils sont tous venus chez moi. J’habite dans un appartement de 2 pièces, je suis descendu dans le hall et j’ai accueilli tout le monde. Pendant que nous discutions, j’ai reçu un appel d’Haïti du Premier ministre qui était là, Claude JOSEPH, il m’a tout dit sur la situation dans le pays, j’ai raccroché, les messieurs sont partis chez eux, après que nous ayons fini de parler. J’avais une seule mauvaise nouvelle, je suis resté deux semaines sans parler à personne, je me suis isolé ». (Sic)
Attendu qu’au cours de son audition, le témoin a déclaré qu’il avait quitté sa maison vers onze heures du matin pour ne revenir qu’aux environs de minuit le même jour, car il devait tourner un vidéoclip à South West Fort Lauderdale ;
Attendu qu’il a déclaré que, selon des informations reçues de son ami Mario BRUTUS, des individus ont ouvert le feu en direction de la maison du Président Jovenel MOÏSE ;
Attendu qu’au cours de son audition, le témoin a nié avoir recommandé Dimitri HÉRARD pour le poste de chef de la Sécurité du Palais National ;
Attendu qu’il a précisé avoir proposé l’intégration de Dimitri HÉRARD dans les rangs de la PNH, vu qu’il est un officier ayant reçu une formation solide en Équateur ;
Attendu que le témoin a déclaré que l’ex-Premier ministre Claude Joseph l’avait appelé vers sept heures du matin pour lui dire que tout était sous contrôle ;
Attendu qu’il a avancé que par cette déclaration, l’ex-Premier ministre Claude JOSEPH voulait obtenir son soutien, et qu’il le félicite pour son intervention sur la chaîne de télévision CNN ;
Attendu qu’auditionné sur ses relations avec l’inculpé nommé John Joël JOSEPH, il a déclaré qu’il s’agissait de relations entre Président et Parlementaire de l’opposition ;
Attendu qu’auditionné sur ses rapports avec Joseph VINCENT, James SOLAGE, Duberney CAPADOR, Romero MEDINA, Ashkad Joseph PIERRE, le témoin Joseph Michel MARTELLY a répondu qu’il n’existait aucun rapport entre eux et lui ;
Attendu qu’auditionné sur ses relations avec Christian Emmanuel SANON et Joseph Félix BADIO, le témoin a déclaré qu’il est presque sûr de ne les avoir jamais rencontrés, mais en tant que musicien et Homme d’État, il lui arrivait souvent de prendre des photos avec des gens qui souhaitaient immortaliser des moments passés à ses côtés ;
Attendu que le témoin Joseph Michel MARTELLY a conclu sa déposition en émettant le grand espoir que l’enquête à propos d’elle et que les vrais auteurs de ce crime soient identifiés et punis conformément à la loi.