Paris:
Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que la France n’aurait pas de répit tant que le droit à l’avortement, désormais protégé par la Constitution française pour une première mondiale, ne serait pas garanti dans la Charte des droits de l’UE et dans le monde entier.
Macron s’est exprimé alors que la cire chaude était scellée à un amendement constitutionnel visant à inscrire auparavant le droit à l’avortement.
La cérémonie de la Journée internationale de la femme a eu lieu après que le Parlement ait donné son accord final en début de semaine.
« La France devient aujourd’hui le seul pays au monde dont la constitution protège explicitement le droit à l’avortement en toutes circonstances », a déclaré Macron devant le ministère de la Justice, place Vendôme, au centre de Paris.
Mais « nous n’aurons de cesse que cette promesse ne soit tenue partout dans le monde ».
L’avortement est légal en France depuis 1975, mais Macron s’est engagé l’année dernière à mieux le protéger après que la Cour suprême des États-Unis a annulé en 2022 le droit des États-Unis à la procédure, vieux d’un demi-siècle, laissant le soin à chaque État de décider.
Lors d’un vote historique, un rare congrès des deux chambres du Parlement français a donné lundi son feu vert pour faire de l’interruption de grossesse une « liberté garantie » dans le texte fondamental, suscitant la célébration parmi les féministes.
« Aujourd’hui, ce n’est pas la fin de l’histoire. C’est le début d’un combat », a déclaré Macron.
En Europe, « plus rien n’est gravé dans le marbre et tout doit être défendu », a-t-il déclaré, faisant allusion aux « forces réactionnaires » dans d’autres parties du continent.
« C’est pourquoi je souhaite que cette liberté garantie de recourir à l’avortement soit inscrite dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », a-t-il déclaré.
La cérémonie de scellement a eu lieu un an jour pour jour après que le président a promis de constitutionnaliser la droite.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a tourné la poignée d’une presse de 300 kilos (660 livres) du XIXe siècle pour apposer un sceau de cire verte sur un ruban attaché au document officiel d’amendement.
La mise sous scellés est une procédure purement cérémonielle, et la modification n’entrera en vigueur qu’après la publication au Journal Officiel des nouvelles lois.
‘Servir d’exemple’
Le changement constitutionnel a été soutenu par la majeure partie de l’opinion publique française, même si certains conservateurs restent contre, arguant qu’il ne s’agit pas d’une question constitutionnelle.
Aucun pays n’a jusqu’à présent clairement garanti le droit à l’interruption de grossesse dans son texte de base, selon Leah Hoctor, du Center for Reproductive Rights.
Certains pays font allusion à ce droit, tandis que d’autres mentionnent explicitement l’avortement, mais seulement dans certaines circonstances.
Neil Datta, du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs, a déclaré que la décision française envoyait un signal fort.
Cela « pourrait donner un élan à l’amélioration de la législation sur l’avortement, tout comme l’annulation de l’affaire Roe v. Wade aux États-Unis en a donné aux groupes anti-avortement du monde entier », a-t-il déclaré.
La France « pourrait servir d’exemple aux progressistes de tous les pays d’Europe et au-delà pour définir une voie », a-t-il déclaré.
Même sans amender la constitution, « ils pourraient… améliorer leur législation ».
La présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, la première femme à occuper ce poste, a lu le résultat du vote historique de lundi, avec 780 députés pour et 72 contre.
Plus de 20 de ses collègues présidentes de parlement du monde entier étaient également à Paris pour assister à la cérémonie.
La dernière fois que le sceau a été utilisé, c’était en 2008, lorsque les législateurs venaient tout juste d’approuver des amendements de grande envergure sous l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Ces changements comprenaient la limitation de la durée du mandat d’un président à deux mandats, ainsi que de meilleures garanties pour l’indépendance et la liberté de la presse.
(À l’exception du titre, cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est publiée à partir d’un flux syndiqué.)