Le président Joe Biden a annoncé que les États-Unis feraient du Kenya un allié majeur non membre de l’OTAN (MNNA) lors de la visite du président William Ruto à Washington. Les pays qui deviennent des alliés majeurs non membres de l’OTAN bénéficient d’un meilleur accès à la formation, aux armes et à la technologie américaines. En échange de l’accord de M. Ruto sur l’envoi de forces kenyanes en Haïti, M. Biden a offert à Nairobi une de ses relations militaires.
J.eudi, M. Biden a informé le Congrès de son intention de faire du Kenya la 19e MNNA. « Le Kenya est l’un des principaux partenaires du gouvernement américain en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurité en Afrique subsaharienne »indique la lettre envoyée par la Maison Blanche au Congrès. « Cette désignation démontre que les États-Unis considèrent les contributions africaines à la paix et à la sécurité mondiales comme équivalentes à celles de nos principaux alliés non membres de l’OTAN dans d’autres régions. »
Le fait de devenir un MMA renforcera considérablement les liens militaires entre le Kenya et les États-Unis. Nairobi aura accès aux armes, aux formations et aux technologies américaines de pointe. Ces armes comprennent des munitions antichars à l’uranium appauvri.
Le rapport du département d’État sur les droits de l’homme au Kenya en 2023 constate que les forces gouvernementales se sont livrées à des actes importants et répréhensibles d’« exécutions arbitraires ou illégales, y compris des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture ou des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par le gouvernement ». Le rapport note que Nairobi n’a pas amélioré ses pratiques en matière de droits de l’homme l’année dernière.
Néanmoins, l’administration Biden a renforcé ses relations militaires avec Nariobi afin d’inciter le gouvernement kenyan à envoyer ses troupes en Haïti. Washington espère que les forces armées kenyanes rétabliront l’ordre au sein du gouvernement de Port-au-Prince, soutenu par les États-Unis.
Un millier de soldats kenyans devait arriver en Haïti à l’occasion de la rencontre de M. Ruto avec M. Biden. Cependant, selon Reuters, ce déployé a été retardé sans qu’un calendrier précis ne soit établi. La raison de ce retard n’est pas claire, mais une source a déclaré que les conditions à Port-au-Prince n’étaient pas propices à l’accueil des hommes armés.
Le gouvernement de Port-au-Prince, mis en place par Washington, soutient le déploiement, mais les Haïtiens s’opposent à l’envoi de troupes armées étrangères. Les citoyens haïtiens ont protesté contre le plan du gouvernement.
Des groupes paramilitaires ont empêché l’ancien premier ministre Ariel Henry de retourner à Port-au-Prince après qu’il eut signé un pacte avec Ruto, autorisant le déploiement de troupes kenyanes. Alors que M. Henry a été contraint de démissionner, Washington a facilité la transition vers un nouveau gouvernement qui soutient également les troupes kenyanes luttant pour prendre le contrôle du pays.
*Kyle Anzalone est rédacteur en chef de l’Institut libertarien, rédacteur en chef de Antiwar.com et co-animateur de Conflicts of Interest avec Will Porter et Connor Freeman.