Département d’État des États-Unis
Antony J. Blinken, secrétaire d’État
Hôtel JW Marriott
Rio de Janeiro, Brésil
Le 22 février 2024
Allocution
LE SECRÉTAIRE D’ÉTAT BLINKEN : Monsieur le secrétaire adjoint Nichols, merci beaucoup. (Inaudible) tout le monde ici, merci (inaudible) d’être ici aujourd’hui (inaudible) de nous accueillir.
Ces deux derniers jours, les ministres des Affaires étrangères du G20 se sont réunis, et de nombreux partenaires se sont également rassemblés, pour soutenir une mission commune définie ainsi par nos hôtes : « Construire un monde juste et construire une planète durable. » Résoudre les conflits, faire en sorte que les collectivités soient plus pacifiques et plus stables, veiller à ce que le système international réponde aux défis de notre temps.
C’est ce qui a été au centre des discussions de ces deux derniers jours, et je crois qu’on ne risque guère de se tromper en disant que l’un des défis les plus urgents auxquels nous sommes confrontés en tant que communauté internationale est celui d’Haïti.
Rien qu’en janvier, plus de 1.100 personnes ont été tuées, blessées ou enlevées dans le pays. Les gangs contrôlent désormais 80 % de la capitale, Port-au-Prince. Les groupes armés ont recours aux agressions sexuelles et aux viols pour terroriser la population.
La violence a également eu pour effet de bloquer les routes commerciales et les voies d’acheminement de l’aide, et de fermer les écoles. Des groupes criminels ont coupé l’accès à la nourriture, à l’eau propre, aux soins de santé et à l’électricité. La moitié du pays ne mange qu’une fois par jour. Trois millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire immédiate. Et le conflit s’étend au Nord vers le grenier d’Haïti, menaçant l’approvisionnement alimentaire du pays tout entier.
Les États-Unis s’emploient à réduire la violence et à améliorer le quotidien des Haïtiens. Au cours des trois dernières années, nous avons fourni plus de 300 millions de dollars en nourriture, en eau potable, en soins de santé, en services pour les victimes de violences basés sur le genre et autres aides humanitaires. Nous avons alloué 189 millions de dollars, depuis juillet 2021, pour aider à sélectionner, ancien et professionnaliser la police nationale d’Haïti (PNH), notamment en lui fournissant des véhicules, des équipements de protection, des outils de communication et d’autres. fournitures essentielles. Nous déployons des sanctions et des restrictions en matière de visas pour lutter contre l’impunité des individus qui financent ou provoquent la violence.
Nous sommes déjà, dans l’état actuel des choses, le plus grand donateur d’aide à Haïti et nous sommes déterminés à élargir nos efforts.
Mais nous savons que ce soutien n’est pas suffisant – pas suffisant pour que les Haïtiens reprennent leur pays en main.
Nous devons faire davantage pour aider la police nationale haïtienne à stabiliser la situation en matière de sécurité afin que l’aide puisse être acheminée efficacement et parvenir aux personnes qui en ont besoin, que les Haïtiens n’étaient pas à vivre dans la terreur des gangs. et qu’Haïti reprenne pleinement et fermement le chemin de la démocratie.
Le meilleur moyen d’assurer cet avenir passe par la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS) autorisée par les Nations unies. C’est ce que demande l’écrasante majorité des Haïtiens.
En septembre, beaucoup d’entre nous se sont retrouvés à l’Assemblée générale des Nations unies pour discuter de la nécessité urgente d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant une telle mission. Le mois suivant, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2599(i) avec le soutien vigoureux de ses membres. Depuis lors, nous avons organisé des conférences de planification, dont une à Washington la semaine dernière, et des visites d’évaluation, dans le mais de préparer cette mission.
Le succès de cette mission dépend toutefois de notre capacité à mobiliser les contributions internationales dont elle a besoin.
L’amélioration de la situation sécuritaire d’Haïti est dans notre intérêt collectif. Nous souhaitons tous prévenir les migrations irrégulières déstabilisantes. Nous souhaitons tous lutter contre la violence criminelle et le trafic d’armes. Nous souhaitons tous aider les collectivités haïtiennes dans le besoin. La communauté internationale a mené des efforts internationaux visant à soutenir Haïti pendant des dizaines d’années. Mais nous devons aider Haïti à mener à bien ces efforts.
Je commenceai donc par exprimer à nouveau ma profonde gratitude au gouvernement kenyan pour sa volonté de s’acquitter du rôle de pays chef de file pour cette mission. Et nous souhaitons la bienvenue aux pays du monde entier — des Caraïbes à l’Afrique de l’Ouest — qui se sont engagés à fournir du personnel.
Les États-Unis envisagent de fournir 200 millions de dollars à la Mission multinationale d’appui à la sécurité. Notre assistance permettra d’apporter un soutien opérationnel à la police nationale haïtienne afin de l’aider dans les domaines de la planification, du renseignement, de la capacité de transport aérien, des communications, et des équipements et services médicaux.
Nous exhortons la communauté internationale à se joindre à nous en contribuant à cette mission par l’octroi de fonds, de personnel, d’équipements, de services logistiques et de formations.
Il est certain que la stabilité à long terme en Haïti passe non seulement par le rétablissement de la sécurité publique, mais aussi par l’amélioration des conditions politiques, économiques et sociales. Les États-Unis continuent d’appeler à la restauration de l’ordre démocratique par le biais d’un processus politique inclusif en Haïti. Nous exigeons instamment au Premier ministre Henry et à toutes les parties participent de se rassembler autour d’une gouvernance ayant une plus grande base.
La seule voie légitime vers la paix et la stabilité à long terme passe par des élections libres et équitables. Les Haïtiens ont le droit d’être dirigé par le gouvernement de leur choix, un gouvernement qui répond à leurs besoins, qui reflète leurs aspirations et qui rend des comptes au peuple dont il est au service.
Au début du mois dernier, des membres de gangs s’en sont pris à Solino, un quartier de Port-au-Prince autrefois paisible. Les habitants étaient pris au piège chez eux par des tirs nourris, pendant que les membres des gangs incendiaient les devantures des magasins, les écoles, les maisons et les voitures. Des personnes qui ont réussi à s’enfuir ont appelé une station de radio locale pour demander de l’aide. L’une d’elle a déclaré : « Si la police n’intervient pas, on va mourir aujourd’hui. »
Après un siège qui a duré plusieurs jours, la police est parvenue à stabiliser la situation. Mais Solino brûle toujours, et les habitants craignent que les gangs n’attaquent de nouveau et ne prennent le contrôle, déclarant la capitale entière sous leur contrôle brutal et terrifiant.
À Solino et dans tout le pays, la police nationale d’Haïti se bat courageusement pour reprendre en main ses collectivités. Si nous nous tenons à ses côtés, si nous nous tenons aux côtés du peuple haïtien, les Haïtiens peuvent réussir, nous pouvons réussir. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de concrétiser cela. Je suis reconnaissant à tous ceux qui participent, qui montent au créneau en ce moment de détresse, mais aussi en ce moment de possibilités. Je vous remercie.