Le peintre et graveur Castera Bazile s’invite au Printemps de la Philatélie de Galerie Dubicart
Ceux qui l’ont côtoyé ont laissé entendre que ce fervent catholique et fin connaisseur du vaudou a vu sa foi inspirer ses œuvres ; pas les moindres les plus belles. Peintre et graveur, Castera Bazile a eu une carrière éblouissante. Il incarne l’essence même de l’art haïtien du vingtième siècle. Son talent a attiré les regards et les philatélistes ne diront pas le contraire puisque plusieurs de ses œuvres ont été sélectionnées comme sujets d’impressions de timbres postaux. Et c’est à juste titre que le natif du Département du Sud-Est s’invite au printemps de la philatélie de Galerie Dubicart.
Né le 7 octobre 1923 à Marbial, dans la commune de Jacmel, Bazile est rapidement confronté aux dures réalités de la vie. Orphelin à un jeune âge, il est élevé par sa grand-mère centenaire qui lui inculque le respect du travail et des principes moraux. À onze ans, il quitte Jacmel pour Port-au-Prince, où il doit trouver du travail au lieu de poursuivre ses études.
En novembre 1945, Bazile entre au Centre d’art de Port-au-Prince comme homme à tout faire. Là, il découvre la peinture et, stimulé par l’effervescence artistique environnante, commence à peindre en 1947, encouragé par DeWitt Peters, qui reconnaît en lui un grand talent. Il se concentre sur des thèmes de la vie quotidienne tels que la maternité, la naissance et la pauvreté, développant une maîtrise remarquable des contrastes et des couleurs.
Castera Bazile fusionne dans ses œuvres sa foi catholique et ses connaissances relatives au vaudou, renouvelant ainsi l’art sacré avec une spécificité tiennehaï unique. Cette dualité religieuse et la puissance de son expression trouvent leur apogée dans ses fresques monumentales.
En 1950, il réalise plusieurs peintures murales pour la cathédrale Sainte-Trinité de l’Église épiscopale à Port-au-Prince, dont L’Ascension du Christ, Le Baptême du Christ et Le Christ chasse les marchands du Temple. Malgré que la cathédrale ait été détruite lors du séisme de janvier 2010, Le Baptême de Jésus a partiellement survécu, témoignant de son héritage.
A l’occasion de ce printemps de la philatélie, Dubicart Gallery partage avec le public deux timbres postaux de numéro « L’Ascension du Christ » et de «Le Baptême du Christ» émis en 1971 par les autorités haïtiennes.
Bazile atteint une reconnaissance internationale avec des expositions aux États-Unis et en Europe. En 1955, il remporte le premier grand prix du Concours International des Caraïbes parrainé par ALCOA. En 1957, il est le gagnant du concours artistique du magazine Holiday, qui lui rapporte mille dollars américains, montant considérable à l’époque.
Ses œuvres font partie des collections permanentes de plusieurs musées prestigieux, dont le Musée d’Art Haïtien du Collège Saint-Pierre à Port-au-Prince, le Milwaukee Art Museum et le Museum of Modern Art de New York.