Avec la situation chaotique que connaît le pays ces derniers temps, la lutte du peuple haïtien pour un lendemain meilleur a marqué un tournant par la mobilisation populaire qui suscite un grand espoir, tout en paniquant les fossoyeurs de la Nation. Cependant, il y a quelque chose d’indécent et de grotesque qui s’est passé, quand le gouvernement a eu recours à une répression brutale, criminelle sur la population et que de nombreux citoyens ont été agressés, assassinés par des policiers au service du statut quo.
La répression qui s’est abattue sur les manifestants lors de la journée de protestation du 7 février reflète évidemment le caractère réactionnaire, jusqu’au-boutiste de ce régime hors la loi, imposé par les Etats-Unis. Le régime se protège de tout risque de révolte populaire, voilà pourquoi cette journée, durant laquelle certains ont fait allusion à la révolution n’a pas apporté le fruit d’une victoire attendue en faveur des humiliés et des déshérités. Mais il faut le reconnaître qu’une graine est plantée dans plusieurs villes du pays et elle ne tardera à germer et fleurir, vu le niveau de conscience révolutionnaire des masses ouvrières et paysannes et surtout d’un grand nombre de jeunes.
L’influence significative sur la dynamique du moment est l’expression de deux positions antagonistes, de deux classes sociales qui s’affrontent. L’une qui veut bien répondre aux besoins et à la défense du peuple en luttant pour la vie et la transformation d’un système et l’autre qui volontiers, défend les causes d’un pouvoir bourgeois, irresponsable, insouciant dont la mission ultime est de détruire la vie du peuple.
Cette mobilisation a déclenché un écho puissant au sein des masses laborieuses et paysannes. Elle apporte de l’espoir. C’est une expérience nouvelle, un exercice formidable auquel le peuple s’est immédiatement identifié sans aucun signe de retenue. Elle démontre la volonté d’un peuple révolté qui décide de passer de la résistance au combat révolutionnaire pour un changement et la construction d’une vie digne.
Un tel niveau de conscience mérite, non seulement une appréciation certaine mais aussi un soutien organisé de sorte que les masses populaires en lutte développent davantage leur génie créateur et leurs engagements politiques.
Malheureusement, certains courants politiques sont restés en spectateurs, comme si ces bandes de politiciens affameurs, accapareurs n’étaient pas concernés. Ils n’ont point apporté leur encouragement, leur soutien ou leur contribution à cette tentative de révolte populaire qui doit être coûte que coûte relancé, préparé, encadré pour le renversement fondamental de l’ordre ancien et surtout son remplacement systématique.
Le combat contre la violence répressive de l’État ne peut se limiter aux réformes des institutions. La réponse populaire appropriée aux élucubrations des puissances tutrices, ce n’est pas une transition qui remplacera cette transition mais bien une révolution, une action forte, collective sous la direction des masses laborieuses.
Le peuple-travailleur est la base de tout pouvoir démocratique et c’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la domination de la bourgeoisie – c’est-à-dire la survie du système capitaliste – qui se fait au prix de la destruction des êtres humains victimes de la précarité, du chômage, des logements insalubres, de la destruction des services publics de proximité, de la famine et des dégâts naturels, de la surexploitation, de l’insécurité, de la misère et des déplacements forcés qui sont tous des conséquences de la barbarie capitaliste.
Doit-on laisser le champ libre à ce gouvernement criminel et inutile ou faut-il continuer à le combattre, telle est la question ? Les solutions à nos problèmes ne viendront pas de ce gouvernement pourri et illégal. Organisons-nous par nous-mêmes ! C’est une guerre contre l’impérialiste qui doit être engagée !
Non, les solutions ne viendront pas de la classe politique traditionnelle qui se prépare déjà à reprendre la main avec sa transition de façon à recommencer à bavarder et à dîner avec l’impérialisme et ses apôtres, notamment, Ariel Henry, André Michel et Edmonde Supplice Beauzile de la Fusion pour la reprise du dialogue des sourds, des négociations de compromis ou de partage du gâteau respectant ainsi les exigences des capitalistes.
Les travailleurs n’ont aucun intérêt à rester passifs sans combattre leur ennemi principal, leur propre impérialisme. Le véritable gouvernement du pays, c’est l’impérialisme occidental représenté ici, aujourd’hui par ses laquais, ses hommes de main. C’est contre l’impérialisme et sa politique de destruction qu’il faut s’unir, s’entendre pour le déraciner et rien d’autre, afin que demain la direction du pouvoir soit au peuple.
La révolution sociale devra se substituer à l’État bourgeois, instrument de domination de la classe capitaliste. Il faut un État nouveau, instrument de la domination de la classe ouvrière. Les miettes jetées par les richesses aux mercenaires, aux policiers, aux politiciens de tout acabit ne peuvent en aucune circonstance ni détourner ni forcer notre lutte à faire machine arrière.
La crise qui traverse le pays exige que face à l’évangile de la transition qui prêche l’impérialisme à travers ses agents du pouvoir et une certaine opposition, le peuple doit lever haut et fort le drapeau du combat pour la révolution et pour le socialisme . C’est la seule voie de résistance pour sauver le pays du désastre et du pillage de l’impérialisme mondial.
Que les événements en cours constituent un point de basculement et de non retour pour finalement déboucher sur l’affranchissement de la classe opprimée et l’effondrement total du système capitaliste qui l’empêche d’exercer son droit inaliénable de vivre paisiblement dans sa patrie.
Que le combat du peuple haïtien continue, de la résistance jusqu’à la révolution !