Olga Kharlan (Ukraine) et Sebin Choi (Corée du Sud), lors du combat pour la médaille d’or de sabre féminin par équipe, aux JO de Paris 2024, au Grand Palais, à Paris, le 3 août 2024. ALBERT GEA / REUTERS Barbancourt le rhum des connaisseurs Et la piste d’escrime se transforme en piste de danse. Alors que les notes
Et la piste d’escrime se transforme en piste de danse. Alors que les notes du tube Libéré du désir résonnait dans le Grand Palais, samedi 3 août, Olga Kharlan se mit à danser sur la piste où, quelques instants plus tôt, elle avait porté la touche décisive, agitant un drapeau ukrainien sous les ovations d’un public gagné par l’émotion. La sabreuse ukrainienne est aujourd’hui plus qu’une escrimeuse : elle est devenue un symbole depuis le 27 juillet 2023, quand elle refuse de serrer la main de l’adversaire russe qu’elle venait de battre aux championnats du monde d’escrime qui se déroulaient, à Milan, en Italie.
Mais Olga Kharlan reste avant tout une sportive d’exception qui vient de réaliser quasiment le même exploit à saisir des années d’intervalle. On l’avait découverte aux Jeux de Pékin, en 2008 : avec tout le culot de ses 17 ans, elle avait renversé la première finale de sabre féminin par équipes de l’histoire des Jeux olympiques. Quand elle avait pris le dernier relais, l’Ukraine accusait un retard de quatre touches sur la Chine. Avec un sang-froid sidérant, Olga Kharlan avait inversé le cours de la rencontre et offert le titre à son équipe.
Samedi, à 33 ans donc, elle a récidivé. Elle a pris le relais de ses coéquipières avec trois touches de retard, contre l’équipe de Corée du Sud cette fois. Implacablement, soutenu par un public qui scandait son prénom, elle a pris l’ascendant sur son adversaire, la jeune Jeon Hayoung. Au moment de conclure (45-42), elle n’a pas immédiatement poussé le cri de victoire qui est sa signature, mais s’est tournée vers l’arbitre, comme incrédule.
« La guerre est toujours en vous »
« Aujourd’hui, j’étais une sorte de robotdéclare-t-elle, à sa descente de podium. La stratégie était de mettre les émotions de côté. Ce sont les Jeux, ça se joue sur les émotions. » Ce titre olympique est le premier obtenu aux Jeux de Paris par la délégation ukrainienne, qui a remporté également une médaille d’argent à la carabine 50 m 3 positions grâce au tireur Serhiy Kulish et une médaille de bronze… celle d’Olga Kharlan dans l ‘épreuve individuelle de sabre, en demi-finale de laquelle elle avait été battue par la Française Sara Balzer.
Ironie du sort, l’Ukraine a réussi à la Russie, qui avait remporté le titre olympique de sabre féminin par équipe en 2016 et en 2020 mais dont les représentants ont été – à quelques exceptions près – déclarés indésirables aux Jeux de Paris en raison de l « Invasion de l’Ukraine ». Le conflit a été bien évidemment évoqué par Olga Kharlan qui a exposé les principes auxquels elle s’est accrochée pour parvenir à ses fins : « Crois, travaille, n’abandonne jamais… comme l’Ukraine. »
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