Port-au-Prince, le 21 août 2024 – Le Premier ministre haïtien, Garry Conille, s’est exprimé sur les sanctions imposées par les États-Unis contre l’ancien président Joseph Michel Martelly, accusé de trafic de drogue. En pleine tournée dans le département du Nord, le chef du gouvernement a partagé son analyse de la situation, mettant en lumière les carences du système judiciaire haïtien.
Garry Conille déplore que ce soit les États-Unis, plutôt que la justice haïtienne, qui prennent l’initiative de sanctionner un ancien chef d’État. Pour lui, cette intervention étrangère révèle l’incapacité du système judiciaire haïtien à remplir son rôle de garant de la loi et de la justice. « Si notre système judiciaire fonctionnait correctement, de telles mesures n’auraient pas été nécessaires », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre a également souligné la nécessité pour l’État haïtien, via le ministère de la Justice, de solliciter les informations détaillées de l’enquête menée par les autorités américaines. Il estime qu’une démarche telle est indispensable pour permettre à la justice haïtienne de mener ses propres enquêtes et d’agir de manière appropriée, tout en garantissant une transparence vis-à-vis du public.
L’ancien président Michel Martelly, qui a gouverné Haïti de 2011 à 2016, a été placé sous sanctions par le département du Trésor américain le 20 août dernier. Les accusations portent sur son implication présumée dans le trafic de drogue, notamment en facilitant l’acheminement de cocaïne vers les États-Unis. Il est également suspecté d’avoir soutenu des gangs armés en Haïti, contribuant ainsi à l’instabilité du pays.