Det le cadre de pressions pour l’organisateur des élections, Washington lui, a exigé au pouvoir de mettre rapidement en place un conseil électoral. A cette fin, tandis que le Conseil Présidentiel accélère ses démarches en travaillant activement pour mettre en place le Cep et commencer à réfléchir aux élections, le Premier ministre sinon l’administrateur colonial des Etats-Unis en Haïti, Garry Conille a décidé lui-même de rencontrer certains partis politiques pour pouvoir accorder leur violon.
C’est dans ce contexte que le Premier Ministre Garry Conille le mardi 9 juillet 2024, a visité l’Office national d’identification (Oni) pour s’enquérir de l’état des structures existantes et le lendemain mercredi 10 juillet 2024, il a rencontré le groupe politique RED/EDE dirigé par l’ancien Premier Ministre Claude Joseph. Les discussions de cette rencontre ont porté principalement sur les réformes constitutionnelles et les prochaines élections.
Suite à cette réunion, sur le site de la Primature, Conille a écrit : « Aujourd’hui, j’ai eu une merveilleuse rencontre avec le secteur EDE/RED. Nous avons discuté de la question de la sécurité, de la réforme constitutionnelle, des prochaines élections et du grand rôle que les secteurs doivent jouer dans la transition basée sur l’accord du 3 avril 2024. Ensemble, nous continuons à œuvrer pour qu’Haïti retrouve sa stabilité ».
Dans la même lancé, le lundi 15 juillet 2024, il s’est entretenu avec des membres de la structure politique de Pitit Desalin, dont son secrétaire général l’ancien sénateur du Nord, le candidat à la présidence Jean Charles Moïse. Il faut aussi rappeler que ce parti a un représentant au sein des 9 conseillers présidentiels en la personne de l’avocat maître Emmanuel Vertilaire. Aussi avec la distribution du gâteau ministériel dans le gouvernement Conille, tout le monde a trouvé sa part de miel. On n’entend aucune plainte du parti Pitit Desalin après qu’il se soit emparé du Ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARDNR).
Effectivement les travaux sont déjà entamés puisque le Conseil présidentiel de transition (Cpt) a lancé le processus devant amener à la désignation des membres du Conseil électoral provisoire (Cep). De nombreuses correspondances ont été envoyées à différentes structures de la vie nationale pour les inviter à choisir des personnes devant représenter leurs secteurs. Le Conseil Présidentiel souhaite que « Chaque secteur doit, dans un délai ne dépassant pas huit (8) jours, à compter de la réception de la présente, soumettre sa représentante/son représentant au Conseil présidentiel de transition pour les suites de droit » Et en vue du respect du quota de 30% exigé par la Constitution, le Cpt encourage à ces structures à prioriser le choix d’une femme. Tout en exigeant que le choix des personnes devrait être fait de manière transparente et équitable et selon certains critères comme par exemple « Intégrité, indépendance, compétence académique et professionnelle » et de plus cette personne ne doit pas être sous sanctions internationales.
Les organisations qui auront à envoyer leurs représentants pour la formation du Conseil électoral sont entre autres l’Association des journalistes haïtiens et le SOS Journalistes, la Confédération nationale des vodouisants haïtiens et le « Wayòm Vodou Ayiti », le Collectif des syndicats haïtiens pour le respect de la Constitution de 1987 (COSHARCO) et la Coordination syndicale haïtienne (CSH), l’Université d’État d’Haïti et la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (CORPUHA) , la plateforme des organisations haïtiennes des droits humains.
Toutes ces acrobaties de la part du régime de facto mises en selle par les puissances occidentales ne sont guère pour la survie du pays, mais toutefois pour assurer les intérêts des impérialistes. Ce projet d’élections, sans même une transition pour remettre l’appareil d’État véritable sur les rails, conduira le pays à encore plus de problèmes. Déjà une grande lutte interne est entamée entre tous les différents groupes qui devraient envoyer des gens au Conseil électoral. C’est la preuve que rien n’a changé.
En somme, le pays n’a pas faim et soif d’élections, ces manœuvres macabres sont inutiles et sont de nature à masquer les vrais problèmes du pays sous domination impérialiste et à semer beaucoup plus de troubles au sein de la population appauvrie, abandonnée dans le chômage et la violence de l’insécurité.