Préparer les esprits au « sursaut » qu’il appelle de ses vœux dans le soutien à Kiev, sans en préciser les contours. Voilà la redoutable équation que le chef de l’Etat a tenté de résoudrejeudi 14 mars sur TF1 et France 2afin d’apaiser le tollé attiré en France comme à l’étranger par ses déclarations controversées sur un éventuel envoi de troupes alliées en Ukraine.
Cherchant à convaincre ses nombreux détracteurs, Emmanuel Macron a insisté sur la menace « existentielle » que représente ce conflit « pour notre Europe et pour la France ». « Si la situation devait se dégrader, nous devons être prêts et nous serons prêts »at-il dit, sans détailler ses intentions ni rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. « Il y a une escalade de la part de la Russie » et « nous devons dire que nous sommes prêts à répondre »at-il martelé, à peine dix jours après l’avoir dit, le 26 février à l’Elysée, que « rien ne doit être exclu » à ce sujet.
« Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire », a-t-il souligné, quelques heures avant de s’envoler pour Berlin, afin de rencontrer le chancelier Olaf Scholz, très soucieux d’éviter l’escalade avec Moscou, et que les dernières propositions du président français ont hérissé. Les deux hommes devaient tenter d’aplanir leurs divergences sur la question lors d’un tête-à-tête, avant de retrouver ensemble le premier ministre polonais, Donald Tusk.
L’heure est grave pour le chef de l’Etat, qui n’hésite pas à dramatiser l’enjeu, alors que les troupes russes progressent dans le Donbass, après l’échec de la contre-offensive ukrainienne lancée l’été dernier. « Si la guerre venait à s’étendre en Europe, ce serait le seul choix de la Russie. Mais décider aujourd’hui que nous n’y répondrons pas, c’est accepter déjà la défaite »at-il prévenu lors de son entretien télévisé.
« La sécurité des Français se joue là-bas »
Emmanuel Macron l’assure : « Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro. » « La vie des Français changeait. Nous n’aurions plus de sécurité en Europe. La sécurité des Français se joue là-bas »dit le chef de l’Etat avant de répéter que la Russie, qualifiée d’« adversaire », « ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre ».
S’il persiste donc, le locataire de l’Elysée ne fait aucune annonce nouvelle concernant les armes. Mais il invite les alliés à se concerter pour accélérer enfin leurs livraisons de munitions à l’Ukraine. « Quand la Russie tire dix obus, on lui répond avec un »at-il observé.
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