Le Groupe des Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM a depuis le mercredi 8 novembre 2023 repris les négociations pour un consensus national entre les différents protagonistes de la crise multidimensionnelle, telles que les représentants de la déclaration de Kingston, le collectif du 20 janvier et le pouvoir en place du Premier ministre de facto Ariel Henry le voulait.
Le lundi 13 novembre, le groupe a rencontré des responsables politiques et de la société civile ainsi que la Présidente du Haut Conseil de Transition, Mirlande Hyppolite Manigat qui a de nouveau changé d’avis pour reprendre ses premiers sentiments de solidarité avec Ariel Henry concernant l ‘échéance du 7 février 2024.
Il est presque certain que le GPE lui a fait la confiance que le Haut Conseil de Transition de 3 membres sera dissous pour être remplacé selon les propositions du Groupe par un Conseil de Transition composé de 5 membres ayant chacun les prérogatives présidentielles et prendra part au conseil des ministres.
Ce conseil devrait comprendre un représentant de l’accord du 21 décembre, un représentant du secteur privé, un représentant du Collectif, un représentant de Fanmi Lavalas et un représentant de l’Accord de Montana (ou de la diaspora). Et il aura les pouvoirs exécutifs de « Contresigner avec les membres du gouvernement les arrêtés et décrets, et l’ordre du jour du Conseil des ministres ; Nommer un Conseil Electoral Provisoire (CEP) suivant l’esprit de l’article 289 de la Constitution parmi une liste des candidats qualifiés soumis par les organisations suivantes : la Conférence Episcopale, les Cultes Réformés, le secteur des droits humains, les universités, ( la Cour de Cassation (CSPJ)), Fédération des Barreaux et Association des Magistrats, l’Association des Journalistes, la diaspora, les Associations patronales, le secteur vodou, et fixer la date des élections, sur la base de l’avis technique du CEP, qui sera par la suite publiée au journal Le Moniteur; Président du Conseil National de Sécurité ; Définir et proposer avec le Premier ministre un gouvernement d’union nationale à partir d’une liste de personnalités choisies sur la base de critères de compétence, d’intégrité et de tolérance. »
Les 60 jours suivants, après la signature de cet accord, les prescriptions autorisent la désignation d’un gouvernement d’entente nationale ; la désignation du CEP et la préparation d’une feuille de route électorale détaillée ; désignation d’un OCAG composé des représentants des organisations de la société civile, des associations socioprofessionnelles et des associations régionales représentatives; Mise en place d’un Conseil national de sécurité; Lancement du processus de réforme constitutionnelle.
Cette proposition de la CARICOM indiquant que « Le Conseil de Transition CT et le Premier ministre resteront en place tout au long de la transition et ne prendront pas de mesures pour se destituer l’un l’autre », n’est pour autant pas bien accueillie par les autres protagonistes de la crise, tels que : le Parti haïtien Tèt kale (PHTK), le Collectif du 30 janvier et les principaux signataires de la Déclaration conjointe de Kingston, dont les membres de Montana et de Ede de Claude Joseph qui eux-mêmes militaient pour une transition sans Ariel Henry.
Par ailleurs, pour donner un coup de grâce à ses autres laquais, les Etats-Unis ont pris position car selon les déclarations du sous-secrétaire d’État américain, Bryan Nichols, sur le réseau social X (ancien Twitter) «Les Etats-Unis encouragent toutes les parties à saisir cette occasion de rétablir l’ordre démocratique tout en saluant les efforts du groupe d’éminentes personnalités de la CARICOM en Haïti, les mesures prises en vue d’un compromis et d’un consensus. sur le partage du pouvoir, la gouvernance inclusive et la tenue d’élections crédibles. »
Selon d’autres sources, cette proposition serait le fruit de plusieurs discussions officieuses entre le Premier ministre Ariel Henry, des structures politiques et Jonathan Powell qui avait la responsabilité de déblayer le terrain bien avant l’arrivée de la mission de la Caricom qui a bien embrassé la proposition.
Les chances de parvenir à un accord sont encore loin puisque l’opposition ne reconnaît pas la proposition et la mission diplomatique dirigée par les trois anciens Premiers ministres au sein du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM (EPG) qui a conclu son séjour en Haïti le mardi 14 novembre 2023.
Du mercredi 8 au mardi 14 novembre 2023, le Groupe des personnalités éminentes de la Caricom composé des anciens premiers ministres Dr. Kenny D. Anthony de Sainte-Lucie, Bruce Golding de la Jamaïque et Perry Christie des Bahamas, n’a accouché qu’ une proposition mais qui ne représente pas un consensus pour satisfaire les protagonistes de façon à trouver une question quelconque à la crise.
Mais avec ce scénario, il se pourrait que l’actuelle présidente du HCT, la marionnette Madame Mirlande Manigat, devienne présidente du Conseil de Transition flanqué de 4 autres membres, avec Ariel Henry comme Premier ministre.
Tout cela rentre dans la continuité du pouvoir d’Ariel Henry conçu par les puissances impérialistes et leurs laquais de l’opposition de façon à ne rien changer comme l’avait bien annoncé Maria Isabel Salvador, cheffe du Bureau intégré des Nations-Unies (BINUH ), « Le seul chemin pour sortir d’une transition politique ce sont des élections démocratiques, transparentes et participatives. On ne sort pas d’une transition par une nouvelle transition (…). Ceux qui proposent une « nouvelle transition » s’éloignent des principes démocratiques et veulent imposer leurs intérêts individuels en oubliant les intérêts du peuple ».