Alors que le projet de l’intervention d’une force multinationale en Haïti, sous la direction du Kenya, est en cours, des personnalités de la société civile n’entendent pas donner crédit à celle-ci. Ces dernières dénoncées notamment les négociations entre le gouvernement haïtien et les autorités du pays de l’Afrique de l’Est qui se font en interne sans que le public ne soit mis au courant.
Depuis que le gouvernement Kényan a pris la décision d’assurer le leadership de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) afin de combattre les gangs armés criminels qui terrorisent quotidiennement la population haïtienne, les relations entre les deux nations sont devenues beaucoup plus étroites. D’ailleurs, une délégation du pays africain s’est déjà rendue à trois reprises sur le territoire national en vue de préparer le terrain pour la force multinationale. Des acteurs de la société civile en Haïti jugent trop secrètes, les discussions qui se font entre les deux gouvernements.
En effet, hier lundi, des groupes de la société civile ont condamné la dernière visite de la délégation kenyane dans le pays, mardi 5 décembre dernier. Parmi ces personnalités notons Mme Gaëlle Castor, directrice exécutive et fondatrice de Se Fanm, une organisation qui autonomise les femmes et les enfants en Haïti. La défenseuse des droits de la femme a déclaré que la délégation kenyane devrait rencontrer la population et non tenir des réunions de bureau secrètes.
« Ils affirment qu’ils entendent apporter leur contribution au rétablissement de la paix en Haïti et à sauver la population. Mais d’où je suis, je ne le crois pas parce qu’ils devraient nous rencontrer pour comprendre ce que nous vivons quotidiennement », a fait savoir Mme Castor.
« Contrairement à l’autre fois où même les médias étaient invités, cette fois nous avons appris l’existence de la visite après le départ de la délégation kenyane. Pourquoi ont-ils gardé le secret ? at-elle demandé.
Effectivement, la délégation kenyane, accompagnée de représentants de l’administration américaine avait rencontré le Premier Ministre Ariel Henry et d’autres membres du gouvernement. Ils avaient eu une réunion de travail importante. Cependant, l’information avait été rendue publique jusqu’après.
Par ailleurs, Mme Castor a souligné que les policiers, qui seront déployés sur le territoire national dans le cadre de la mission de soutien à la PNH, devraient s’inquiéter car les gangs sont impitoyables et coriaces. La responsable de la Fondation Se Fanm a également déclaré que des policiers au Kenya avaient été mis en cause dans le passé pour avoir bafoué les droits de l’homme et que cette situation doit inquiéter plus d’un.