Résumé : Une nouvelle étude révèle que les personnes âgées qui souffrent de somnolence diurne excessive ou qui manquent d’enthousiasme en raison de problèmes de sommeil peuvent être confrontées à un risque plus élevé de développer une pré-démence. La recherche, qui a suivi 445 personnes âgées pendant plusieurs années, a révélé que les personnes souffrant de problèmes liés au sommeil étaient trois fois plus susceptibles de développer un syndrome de risque cognitif moteur, un précurseur potentiel de la démence.
Journal : Neurologie, 6 novembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes
La connexion sommeil-mémoire
Lorsqu’il s’agit de santé cérébrale, la qualité de votre sommeil pendant la nuit – et votre niveau d’alerte pendant la journée – peuvent avoir plus d’importance qu’on ne le pensait auparavant. Une nouvelle étude publiée dans Neurology, la revue médicale de l’American Academy of Neurology, a découvert des liens importants entre les habitudes de sommeil et la santé cognitive.
La recherche s’est concentrée sur une maladie appelée syndrome de risque cognitif moteur, qui peut apparaître avant le développement de la démence. Les personnes atteintes de ce syndrome présentent une combinaison de vitesse de marche lente et de problèmes de mémoire autodéclarés, bien qu’elles ne souffrent pas encore de troubles de la mobilité ou de démence.
Suivi du sommeil et de la cognition
Des chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine ont étudié 445 personnes, âgées en moyenne de 76 ans, qui ne souffraient pas de démence au début de l’étude. L’équipe a surveillé les habitudes de sommeil, les problèmes de mémoire et la vitesse de marche des participants sur un tapis roulant pendant trois ans en moyenne.
« Nos résultats soulignent la nécessité de dépister les problèmes de sommeil », déclare l’auteur de l’étude Victoire Leroy, MD, PhD. « Il est possible que les gens obtiennent de l’aide pour leurs problèmes de sommeil et préviennent le déclin cognitif plus tard dans la vie. »
Un modèle clair émerge
Les résultats ont été frappants : 35,5 % des participants souffrant de somnolence diurne excessive et d’un manque d’enthousiasme ont développé un syndrome de risque cognitif moteur, contre seulement 6,7 % de ceux qui ne présentaient pas ces problèmes liés au sommeil. Après avoir pris en compte des facteurs tels que l’âge, la dépression et d’autres problèmes de santé, les chercheurs ont découvert que les personnes souffrant de ces problèmes de sommeil étaient plus de trois fois plus susceptibles de développer ce syndrome.
L’étude a examiné divers problèmes liés au sommeil, notamment la difficulté à s’endormir dans les 30 minutes, les réveils nocturnes et les difficultés à rester éveillé pendant les activités quotidiennes comme conduire ou manger.
Regarder vers l’avenir
Même si la recherche montre un lien étroit entre les problèmes de sommeil et le risque cognitif, elle ne prouve pas que les problèmes de sommeil entraînent un déclin cognitif. L’étude présentait des limites, notamment le fait que les participants déclaraient eux-mêmes leurs informations sur leur sommeil.
« Des recherches supplémentaires doivent être menées pour examiner la relation entre les problèmes de sommeil et le déclin cognitif ainsi que le rôle joué par le syndrome de risque cognitif moteur », note Leroy. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre exactement comment les troubles du sommeil peuvent entraîner un déclin cognitif.
Termes clés
- Syndrome de risque cognitif moteur : Une condition pré-démentielle combinant une vitesse de marche lente et des troubles de la mémoire
- Déclin cognitif : Une diminution des capacités mentales telles que la mémoire et les capacités de réflexion
- Handicap à mobilité : Difficulté importante avec le mouvement physique et la marche
- Somnolence diurne excessive: Difficulté inhabituelle à rester éveillé pendant les activités quotidiennes normales
Testez vos connaissances
- Sur quelle tranche d’âge l’étude s’est-elle concentrée ?
Réponse : Personnes âgées en moyenne de 76 ans - Quel pourcentage de personnes ayant des problèmes de sommeil ont développé le syndrome ?
Réponse : 35,5% - Pendant combien de temps les chercheurs ont-ils suivi les participants en moyenne ?
Réponse : Trois ans - Quelle est l’une des limites de l’étude ?
Réponse : Les participants ont rapporté leurs propres informations sur le sommeil, qui n’étaient peut-être pas tout à fait exactes.
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