Le jeudi 16 mai 2024, les membres du Conseil présidentiel de Transition (CPT) ont eu leur premier baptême de feu, pour ne pas dire leur première réunion avec Maria Isabel Salvador, la cheffe du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) et Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en Haïti.
Ironiquement, ce n’est pas le Binuh qui a convoqué la réunion, ce sont les subalternes qui ont trouvé nécessaire de solliciter de leur chef hiérarchique, le représentant de la Métropole, cette rencontre.
En fait ce n’était qu’une séance de travail d’orientation pour les conseillers, afin qu’ils soient clairs de leur véritable rôle et qu’ils soient rassurés que le Binuh ne leur laissera seul dans ce sentier.
Maria Isabel Salvador une bien appréciée de ces nouveaux laquais. Elle n’a pas manqué de leur rappeler que l’organisation qu’elle dirige sera toujours présente à leur coté comme elle l’a été avec le Premier ministre Ariel Henry. Le Binuh assistera le Conseil à la manière d’un manager de crise, c’est-à-dire il consistera à vous aider à surmonter le chaos dans lequel est plongé votre pays. Et cela fait partie intégrante de l’engagement du BINUH dans la mise en œuvre de son mandat en appui aux autorités nationales.
Vous pouvez comme vos préalables compter sur nous. Dans le cadre de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui avait autorisé le déploiement d’une Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en Haïti, tout est fin prêt pour que les troupes arrivent afin de renforcer les capacités des forces. de sécurité haïtiennes, de stabiliser la situation et de créer un environnement propice aux élections démocratiques et à la reconstruction nationale.
Satisfait et fier de cette grande première, le Conseil a rapporté sur X : « Importante séance de travail ce jeudi entre le Conseil présidentiel de transition et la Cheffe du BINUH en Haïti, Maria Isabel Salvador. Au menu des échanges, la Résolution 2699 du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le déploiement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti »at-il fait savoir.
Il est évident que cette réunion n’a été qu’un prélude à la préparation pour la réception des soldats kenyans de façon à planifier leur arrivée prochaine. D’abord un premier groupe de 50 policiers est déjà dans le pays pour évaluer la situation sur le terrain. Le lundi 20 mai 2024 cette délégation kenyane de haut niveau dont le Commandant de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), est arrivée à Port-au-Prince par un vol de la Sunrise Airways en provenance de Miami où les membres de la délégation était en transit.
Ce groupe sera ensuite suivi de 200 policiers au cours de cette semaine. Laura Richardson, la Générale du Commandement Sud de l’Armée américaine, a confirmé que le déploiement des policiers kenyans en Haïti sera fait dans quelques jours soit le jeudi 23 mai 2024.
Le nouvel ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Bruce Hankins, quant à lui, fonctionne en pays conquis, car il n’a présenté ses lettres de créance à aucune instance présidentielle. Et cela ne dérange pas les soumis du Conseil Présidentiel colonial de transition de 9 membres. Hankins assure que les efforts sont déployés en vue de l’achèvement des travaux de construction de la première base de la force d’occupation prévue. Pour le renforcer, Richardson a révélé que « le processus de sécurisation de l’aéroport est bouclé. C’était une étape cruciale pour le déploiement des troupes » Elle a promis de tout faire pour que ce déploiement soit, cette fois, une réussite. « Il faut pouvoir recevoir de la nourriture, des médicaments et d’autres matériels en vue de les acheminer vers les autres départements », at-elle déclaré.
Le peuple haïtien doit prendre note, il est clair que ce sont les Etats-Unis qui sont chargés de toutes les opérations logistiques et financières de cette force militaire non-onusienne et la porte-parole adjointe du Gouvernement kényan, Mwanaisha Chidzuga, a couronné le tout quand elle a confirmé l’embauchage du Kenya par les américains en indiquant : « Nous avons été appelés à restaurer la paix en Haïti, et ce n’est pas gratuit. Le Kenya recevra de l’argent de cette opération qui sera utilisé pour développer notre pays. »