Dans « Hollywood : l’histoire orale » de Jeanine Basinger et Sam Wasson, Les auteurs citent une ancienne interview de Zinnemann dans laquelle le réalisateur s’émerveillait du sens du spectacle à l’ancienne de Cohn. Selon Zinnemann, l’idée même de réaliser From Here to Eternity en pleine période de McCarthy, où les Américains étaient de plus en plus hostiles aux Rouges, semblait insensée. « Les gens appelaient ça la folie d’Harry Cohn », se souvient le cinéaste.
Cohn n’en a cure et a doublé son pari en projetant le film au Capitol Theatre de New York en août. Quant au marketing, il n’y en aura pratiquement pas. Comme l’a dit Zinnemann :
« C’était en 1953, et la climatisation n’existait pas encore. Et New York en août était une boîte brûlante, et personne de sensé n’aurait vu un film ce mois-là. En août. Et puis il a dit : « Il n’y aura pas de publicité, pas de publicité, à part une annonce d’une page entière dans le Times, que je signerai en tant que président de Columbia, recommandant à tout le monde de voir le film. » Et les gens ont vraiment pensé qu’il était fou. »
Le jour de la sortie du film, Zinnemann s’attendait à un désastre. Il a alors reçu un appel téléphonique totalement inattendu d’une star de cinéma qu’il n’avait jamais rencontrée de sa vie.