Les Barrières de protection : une réponse communautaire face à la violence des gangs dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Dans un effort désespéré pour se protéger contre la montée de la violence des gangs, les habitants de plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince ont établi des barrières pour mieux contrôler le passage des piétons, des véhicules et des motocyclettes dans leurs quartiers. Ces barricades sont devenues une réalité quotidienne pour de nombreux résidents, offrant un sentiment de sécurité temporaire dans un environnement de plus en plus instable.
Les motivations derrière ces actions sont claires : protéger les familles, les enfants et les biens des ravages causés par les gangs qui opèrent souvent en toute impunité. Pour beaucoup, ces barrières représentent un dernier rempart contre une violence qui semble hors de contrôle. « Nous sommes obligés d’ériger cette barrière dans la zone. Les gangs continuent d’étendre leurs tentacules et nous ne sommes pas à l’abri ici. C’est la raison pour laquelle tous les résidents ont contribué à ériger cette barrière pour mieux contrôler la zone contre toute invasion des gangs», a déclaré un jeune homme qui habite rue Momplaisir.
Cependant, cette mesure n’est pas sans critiques. Certains la considèrent comme une forme de justice privée, érodant ainsi l’autorité de l’État et exacerbant les tensions sociales. De plus, ces barricades entravent la circulation des personnes et des biens. « C’est la faillite de l’État et l’impuissance de nos dirigeants qui ont entraîné ce résultat. Dans presque tous les quartiers que vous traversez, vous trouvez une barrière contrôlée par la population qui ne se sent pas à l’abri de la violence des gangs, cela montre que nous ne vivons pas dans un pays normal (…) En raison de l « incapacité de l’État à restaurer l’ordre, les gens décident d’imposer leurs propres lois dans leurs quartiers », a-t-il déclaré au cinquantenaire.
Pourtant, pour ceux qui vivent au quotidien avec la menace constante de la violence des gangs, les barrières offrent un sentiment de contrôle sur leur propre destin. Elles symbolisent la résilience et la détermination d’une communauté à se défendre dans des circonstances extrêmes. «La barrière établie à l’entrée du quartier a toute son utilité. Je me sens plus en sécurité parce qu’il existe une Brigade de surveillance qui protège la zone contre la menace des gangs », déclare une mère de famille qui habite à proximité de l’université Quisqueya.
En fin de compte, les barrières de protection sont le produit d’une communauté qui cherche désespérément des solutions à un problème complexe et persistant. Leur existence souligne l’urgence d’une action concertée pour assurer la sécurité et le bien-être de tous les citoyens de Port-au-Prince, tout en s’attaquant aux racines profondes de la violence qui menace leur quotidien.
La question demeure : quel est le rôle des autorités concernées dans tout cela ?
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