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Les parties prenantes haïtiennes ont convenu de suivre une feuille de route et de mettre en œuvre un plan qui facilitera l’installation du Conseil présidentiel de transition (TPC) et d’autres structures de gouvernance favorisant une transition en douceur vers la démocratie et la stabilité. Les membres du TPC et les partis engagés dans les discussions ont révélé le consensus vendredi alors que les gangs continuent de régner sur Port-au-Prince.
Port-au-Prince — Les parties prenantes haïtiennes engagées dans la formation du Conseil Présidentiel de Transition (TPC) sont finalement parvenues à un accord politique sur l’établissement de ses mécanismes et structures de gouvernance après des semaines d’impasse. L’accord, annoncé vendredi par le TPC, est intitulé « Accord politique pour une transition pacifique et ordonnée » et décrit les mesures nécessaires pour parvenir à une transition en douceur vers la restauration de la démocratie et de la stabilité.
L’accord vise à remédier à la situation actuelle et endémique violence des gangs, protéger la souveraineté nationale et favoriser une solution nationale fondée sur le consensus. Vingt-quatre représentants de divers secteurs, dont des membres désignés de TPC et d’autres organisations politiques, économiques, de la société civile et religieuses, ont signé l’accord.
Bien qu’il s’agisse d’une étape importante, l’organisme doit encore reconnaître son existence dans le journal officiel d’Haïti, Le Moniteur, en démissionnant du Premier ministre par intérim Ariel Henry pour que l’un de ses points soit en vigueur.
« L’objectif principal de cet accord est d’apaiser la violence et les troubles liés aux gangs, de sauvegarder la souveraineté nationale et de favoriser une solution nationale fondée sur le consensus », lit-on dans un document de 14 pages contenant 16 sections qui reprennent les points clés de l’accord.
Il précise également que les acteurs signataires de l’accord politique cherchent à réconcilier l’État avec la Nation, à rétablir la sécurité et l’ordre constitutionnel et à sauvegarder les intérêts d’Haïti dans un paysage mondial en évolution.
Le préambule du document d’accord déclare : « L’accord politique marque un pas important vers la facilitation d’une transition pacifique et ordonnée dans la nation. Des parties prenantes engagées, guidées par un programme clair de réforme et de gouvernance, nourrissent l’espoir d’un avenir meilleur. Ce pacte historique souligne la résilience et la détermination du peuple haïtien à surmonter l’adversité, ouvrant ainsi la voie à un Haïti revitalisé et prospère.
« Cet accord répond à la situation d’urgence en Haïti, qui inclut le contexte de l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, l’escalade des défis sécuritaires, les violations des droits de l’homme et la menace d’une crise humanitaire », indique le document, dont le Haitian Times a obtenu un copie.
Mise en place d’organes de gouvernance
Outre la formation d’une commission visant à améliorer la justice, lutter contre l’impunité, faire la lumière sur les crimes et fournir des réparations aux victimes, l’élément central de l’accord est la création de six organes de gouvernance clés :
- Le Conseil présidentiel de transition, comme convenu dans le cadre du consensus de la Caricom.
- Un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre pour exécuter des plans d’action.
- Un organisme de contrôle des actions (OCAG) pour la responsabilité et la supervision.
- Un Conseil National de Sécurité (NCS, selon son acronyme français) qui sera composé d’experts nationaux, de professionnels de la diaspora haïtienne et d’autres personnalités pour répondre aux différents aspects de la crise sécuritaire du pays.
- Un Comité de la Conférence nationale et de la réforme constitutionnelle comprend des représentants des organisations de la société civile. Ce comité s’occupera de la réconciliation et des questions constitutionnelles.
- Un Conseil Électoral Provisoire (CEP, selon son acronyme français) pour organiser des élections libres et équitables.
Selon le Négociations menées par la Caricom conclu en Jamaïque le 11 mars, le Conseil présidentiel, composé de neuf membres, jouera un rôle essentiel dans la nomination du Premier ministre. Le conseil créera également l’OCAG et le NCS pour répondre aux problèmes de sécurité et assurer une gouvernance efficace.
L’accord crée également une Commission Vérité, Justice et Réparations (CVJR) chargée d’enquêter sur les crimes sanglants et financiers et sur toutes les atrocités commises dans le pays ces dernières années. Le TPC et le nouveau Premier ministre nommeront des experts pour former le CVJR en consultation avec les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme.
Feuille de route et engagement en faveur de la réforme, de la mise en œuvre et du respect
L’accord présente une feuille de route globale pour une conférence nationale, une réforme constitutionnelle, des élections, la justice, l’État de droit et la reprise institutionnelle et économique. Il comprend également de solides garanties pour la mise en œuvre et le respect de ses dispositions.
Il fournit des détails supplémentaires sur les réformes proposées et les mesures de renforcement institutionnel pour garantir des droits de vote appropriés, améliorer l’efficacité de la justice, lutter contre la corruption et renforcer la garantie des droits fondamentaux.
Le document souligne également le projet du gouvernement de transition de mettre en œuvre un programme concerté de réformes visant à donner la priorité à la reprise économique, à améliorer l’environnement, à réhabiliter les infrastructures et à lutter contre la corruption et l’impunité.
Les parties s’engagent à coopérer de bonne foi pour résoudre la crise et maintenir une atmosphère conviviale pour les citoyens. En outre, ils promettent de faire preuve de respect mutuel et d’empathie et de renforcer la solidarité pour répondre efficacement aux demandes des citoyens.