PARIS — Le Rassemblement National de France a pris la tête au premier tour des élections législatives, selon les résultats publiés tôt lundi, portant le parti d’extrême droite au bord du pouvoir et portant un coup majeur aux centristes du président Emmanuel Macron dans une élection qui pourrait mettre le pays, et l’Europe, sur une voie radicalement différente.
Les résultats confirment les sondages qui montrent que le parti, avec son histoire de racisme et de xénophobie et autrefois rejeté par le courant dominant, n’est plus tabou, confiné aux marges de la politique française. Il reste une autre semaine de campagne torride avant le scrutin. vote final décisif dimancheet la capacité du Rassemblement national à obtenir une majorité absolue et à former le premier gouvernement d’extrême droite français depuis la Seconde Guerre mondiale reste incertaine.
Marqués par un taux de participation élevé de près de 68 %, reflétant l’importance de l’enjeu, les électeurs ont donné une large avance au Rassemblement national de Marine Le Pen, avec environ 33 % des suffrages. Ce chiffre inclut les voix d’un groupe de candidats conservateurs du parti Les Républicains qui s’étaient alliés au parti d’extrême droite au premier tour. Le Nouveau Front populaire, une alliance de gauche, termine deuxième avec environ 28 %. Le groupe centriste du président arrive en troisième position avec environ 20%, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur.
Quand Macron a dissous l’Assemblée nationale le 9 juin, après une cuisante défaite face au Rassemblement national en français voter pour le Parlement européenle président profondément impopulaire et affaibli Il a parié que ses rivaux ne répéteraient pas ce succès alors que le destin du pays était en jeu.
Lui et ses alliés, ainsi que des politiciens de gauche, espèrent toujours pouvoir empêcher une victoire totale du Rassemblement national, et les marchandages ont commencé lundi, avec certains les efforts pour empêcher les candidats d’extrême droite de prendre formeLa coalition de gauche a annoncé qu’elle retirerait ses candidats dans les circonscriptions où elle serait arrivée en troisième position afin de soutenir d’autres élus opposés à l’extrême droite. L’alliance centriste de Macron a également annoncé que certains de ses candidats se retireraient avant le second tour.
Lors du vote de dimanche, 78 des 577 sièges de l’Assemblée nationale ont été remportés par des candidats ayant obtenu plus de 50 % des voix dans leur circonscription, selon l’analyse du journal français Libération des données du ministère de l’Intérieur. Parmi eux, 38 étaient issus du Rassemblement national, dont Le Pen elle-même.
Ce triomphe a donné un élan supplémentaire aux partis d’extrême droite en Europe. La Hongrie de Viktor Orbán prend le relais de l’Union européenne présidence tournante pour six mois.
Pour souligner le triomphe de son parti, Le Pen a déclaré que les députés du Rassemblement national se réuniraient lundi au Parlement et réclameraient symboliquement leurs sièges.
S’adressant à une foule en liesse brandissant des drapeaux tricolores français bleu, blanc et rouge, Le Pen a appelé ses partisans et ses électeurs qui n’ont pas soutenu son parti au premier tour à le faire franchir la ligne d’arrivée et à lui donner une majorité législative imposante. Ce scénario ferait du jeune leader du parti, Jordan Bardella, Premier ministre – et le forcerait, lui et Macron, à adopter un accord délicat de partage du pouvoir.
Macron, élu pour la première fois en 2017, a déclaré qu’il ne démissionnerait pas avant l’expiration de son deuxième mandat en 2027.
« Les Français ont presque anéanti le bloc ‘macroniste' », a déclaré Le Pen dimanche soir. Les résultats, a-t-elle ajouté, montrent « la volonté des électeurs de tourner la page après 7 ans de pouvoir méprisant et corrosif ».
Si le Rassemblement national parvient à former un gouvernement, il a promis de démanteler de nombreuses politiques intérieures et extérieures clés de Macron, notamment une approche plus conflictuelle envers l’Union européenne et l’arrêt des livraisons françaises de missiles à longue portée à l’Ukraine. Le Rassemblement national a des liens historiques avec la Russie, qui a envahi son voisin il y a deux ans.
Sur le plan national, les projets du parti incluent l’annulation de la réforme des retraites de Macron qui a relevé l’âge de la retraite et promet d’augmenter le pouvoir d’achat des électeurs sans détailler clairement comment il financera cette promesse, ce qui pourrait également effrayer les marchés financiers européens.
Les opposants au Rassemblement national craignent pour les libertés civiles si le parti arrive au pouvoir. Macron lui-même a prévenu que l’extrême droite pourrait mener la France sur la voie de la guerre civile. Ses projets de renforcement des pouvoirs de la police et de limitation de l’immigration inquiètent également de nombreuses personnes, y compris les minorités. Le Rassemblement national est depuis longtemps hostile à la communauté musulmane de France.
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Surk a rapporté de Nice, en France.
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