Sous le masque de la démocratie, la première République noire du monde née d’une révolution anti-esclavagiste et anticoloniale, est le pays le plus appauvri de l’hémisphère occidental. Il a été non seulement laminé par une guerre impitoyable, mais aussi victime de toutes sortes d’atrocités, de viols et de vols, pendant plus d’un siècle par ceux qui se considèrent comme les gendarmes du monde.
Toute l’histoire d’Haïti est marquée par l’exploitation, la déshumanisation et l’agression des classes dirigeantes internationales. Dès sa naissance en 1804, l’emprunt pour payer la rançon de l’indépendance conquise, grâce à une révolte d’esclaves l’a conduit vers le début de son calvaire. Sans oublier que le 28 février 1806, les États-Unis d’Amérique décrétèrent un blocus contre la toute nouvelle nation tout en refusant de reconnaître son indépendance.
Comme le grand symptôme de la maladie du capitalisme est la fièvre de l’or, le 17 décembre 1914, l’Administration américaine du Président Woodrow Wilson envahit Haïti. Des marines américains s’étaient rendus à la Banque Nationale de la République d’Haïti et emportèrent la réserve d’or du pays réalisée en ce temps-là à 500 milles dollars américains pour les dépôts jusqu’à maintenant en lieu sûr à la City Banque de Wall Street à New York. Et ce fut après le débarquement du 28 juillet 1915.
Les puissances impérialistes ont fomenté un coup d’État en 1991, puis installé un gouvernement militaire soutenu par des escadrons de la mort qui ont assassiné des milliers de petites gens.
Cette occupation militaire dura 19 ans, c’est-à-dire, jusqu’en 1934, période durant laquelle, les recettes des douanes et de l’administration de l’Etat haïtien passaient sous le contrôle direct des Etats-Unis. Dans cette affaire, comme pour tout autre crime impérialiste, les faits parlent d’eux-mêmes. Le général Smedley Butler, dans ses mémoires en 1935 en a fait l’aveu en écrivant : « J’ai été un racketteur au service du capitalisme….J’ai contribué à faire d’Haïti et de Cuba des pièces où des banquiers de la Banque Nationale ont pu se faire de jolis revenus. »
Les crimes de l’impérialisme en Haïti sont multiples et continuent encore grâce à leur domination criminelle. Ce n’était pas la première ni la dernière fois que les bandits impérialistes pour satisfaire leurs intérêts allaient, au mépris de toute logique, commettre des crimes encore plus graves contre le peuple haïtien. L’ancien Président Bill Clinton ne s’est-il pas publiquement excusé d’avoir mis en place des politiques alimentaires destructrices qui ont inondé le marché haïtien de riz bon marché et un embargo paralysant qui a détruit l’économie haïtienne. « Cela a peut-être été bénéfique pour certains de mes agriculteurs de l’Arkansas, mais cela n’a pas fonctionné. C’était une erreur »at-il déclaré en 2010 pour exprimer sa culpabilité.
Nous pouvons prendre de multiples exemples de rôles pernicieux et réactionnaires joués par l’impérialisme en Haïti. Citons seulement le coup d’Etat militaire qui a chassé du pouvoir le Président Dumarsais Estimé en 1950 ; le soutien inconditionnel au gouvernement du général Paul E. Magloire et des sanguinaires Duvalier père et fils et aux gouvernements militaires qui se sont succédé après leur départ en 1986, etc.
Les puissances impérialistes ont fomenté un coup d’État en 1991, puis installé un gouvernement militaire soutenu par des escadrons de la mort qui ont assassiné des milliers de petites gens. A l’époque, la Centrale Intelligence Agency américaine (CIA) a non seulement enrôlé, mais aussi payé le Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH), une force paramilitaire pour terroriser la population et déstabiliser le pays.
Ces événements tragiques n’ont été qu’un reflet partiel de la domination impérialiste pour piller les ressources humaines et naturelles du pays dans le mais de préserver leur hégémonie sur ce territoire. Dans le cadre des attaques terroristes contre le peuple haïtien, en accord avec la France de Chirac, le Président Bush a fomenté un autre coup d’État en 2003 et 2004 pour saboter et empêcher la célébration du Bicentenaire de l’indépendance du pays. A nouveau, des soldats américains, canadiens et français occupent le pays avant de le passer sous la couverture des Nations-Unies à travers la Minustah (Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti).
L’impérialisme a profité du séisme de 2010 qui a provoqué d’innombrables pertes de vies humaines pour introduire par les Casques bleus au mois d’octobre 2010, l’épidémie du choléra tuant environ 10 000 personnes. Avec en plus crimes sexuels, viols d’enfants et prostitution couvrant des milliers de jeunes filles et garçons victimes des soldats onusiens.
Pour enfoncer le pays dans plus de chaos et de désordre, les Etats-Unis ont mis au pouvoir un farfelu qui a créé le PHTK et l’ont encadré d’une opposition répugnante de front impopulaire, celle-là même qui a pris le pouvoir juste après l’assassinat de Jovenel Moïse.
Alors que l’ancien Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive vient d’être sanctionné par les Etats-Unis, il n’était pourtant pas le seul à présider la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH). L’ancien Président américain Bill Clinton était non seulement le représentant officiel des Nations-Unies dans la CIRH mais en était le co-Président, pourquoi aucune sanction n’a-t-elle été prise contre lui ? De nombreux points sombres subsistent encore à commencer par la question : Où est passé l’argent de la Commission intérimaire pour la reconstruction ? Jusqu’à aujourd’hui, aucune réponse n’a jamais été apportée ni par la Secrétaire d’État Mme Hillary Clinton ni par l’ancien Président américain Bill Clinton.
Les conséquences des crimes de cette domination impérialiste sont évidentes mais ne doivent pas rester impunies. Cette tache ne revient pas à la classe politique traditionnelle haïtienne qui vit essentiellement des subventions de ses protecteurs impérialistes. Elle est incapable de l’opposer sérieusement, même la contester, voir la renverser. Voilà pourquoi, elle n’agit que pour mettre en place un nouveau gouvernement de transition, c’est-à-dire, un autre régime fantoche au service de l’impérialisme américain.
Face à cet horrible visage de l’impérialisme, la seule issue est non seulement de le combattre jusqu’à son effacement, mais d’engager aussi la transformation socialiste du pays. Cette tâche revient à la résistance populaire. Elle seule, est capable de construire une organisation trouvant ses racines dans la jeunesse et la classe ouvrière haïtienne adossée à une paysannerie historiquement combative, de façon à entraîner dans une révolution victorieuse toutes les autres couches exploitées et opprimées du pays.
Cordialement, résolument l’autre face de la médaille, chassons donc d’Haïti l’horrible visage des impérialistes !