La transformation de la Villa d’accueil en théâtre de verdure n’a pas eu lieu le mardi 28 mai, mais de toute façon, le Conseil Présidentiel de Transition formé entre autres de Fanmi Lavalas, de Pitit Desalin, du PHTK et du groupe Montana, ne pouvait pas masquer son vrai visage en tant que nouvelle marionnette authentique dépassant de milles coudées Ariel Henry. Il vient de le confirmer en reconduisant l’ancien poulain de Bill Clinton, le Premier ministre de l’impérialisme américain en la personne du Directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le Dr Garry Conille à la Primature .
Il était clair pour le commun des mortels que le tweet du vendredi 24 mai des États-Unis qui espérait que le choix du Premier ministre serait fait « sur la base du mérite technique et de l’impartialité », illustrait déjà sur qui ils comptaient pour diriger la Primature. Le Conseil avec ses 9 laquais, indigènes de service, n’a pas montré la moindre résistance, il a suivi à la lettre le diktat du Département d’Etat américain. Il n’a pas fait choix, le conseil a tout simplement observé l’ordre reçu avec le simulacre de réunion avec les candidats.
Aucun d’entre eux n’a eu le courage de dévoiler la vérité au peuple. Et sans aucun brin d’honnêteté et de pudeur, Edgard Leblanc, président du Conseil a écrit sur X. « Suite à des échanges au sein du Conseil présidentiel de Transition après les auditions des candidats retenus pour le poste de Premier Ministre, le Dr Garry Conille est choisi par consensus pour diriger le gouvernement de la période de Transition ».
Pour l’histoire, il faut bien citer les noms et l’appartenance politique de ces nouveaux Sudre Dartiguenave, par-dessus le marché ces Conzé, ces traîtres à la Nation qui au grand jour l’ont livré, pieds et mains liés à ses ennemis de tous les temps, les puissances impérialistes.
Il s’agit de Smith Augustin (ancien diplomate) délégué de RED/EDE/Compromis historique ; Louis Gérald Gilles (médecin et ancien sénateur Lavalas) Accord du 21 décembre ; Fritz Alphonse Jean (ancien gouverneur de la banque centrale d’Haïti) Accord Montana ; Edgar Leblanc Fils (ancien président du Sénat) Collectif des partis politiques du 30 janvier, Laurent Saint-Cyr (entrepreneur) Secteur privé des affaires, Emmanuel Vertilaire (avocat) Pitit Desalin et Leslie Voltaire (ancien ministre et diplomate) Fanmi Lavalas. Le pasteur évangélique Frinel Joseph, Société civile et l’ancienne fonctionnaire de la Banque mondiale Régine Abraham REN n’ont pas eu le droit de vote mais cela n’a pas ôté leur complicité.
Il faut bien signaler que ce Conseil présidentiel ne serait qu’une entité symbolique, mais le vrai chef opérationnel sera le Premier ministre comme il l’a été lors de la transition de 2004 avec le président issue de la cour de Cassation Boniface Alexandre et Gérard Latortue nommés par les Etats-Unis.
Le Conseil de transition a voté 6 contre 1 pour nommer Garry Conille au poste de Premier ministre. Laurent St-Cyr, représentant du secteur privé, était absent du vote sans doute. Ce secteur est terriblement déçu, puisqu’il avait fait trop de folles dépenses en arrosant les membres du CPT pour leur poulain Alix Didier Fils-Aimé. Ce candidat du secteur privé des Affaires, jouant les démocrates a tweeté à Conille : « Je présente mes sincères félicitations au Premier ministre désigné par le Conseil Présidentiel de la Transition, M. Garry Conille. Je reste, demeure un patriote, convaincu, Vive Haïti! »
Garry Conille, pion breveté des Nations-Unies, va renforcer davantage le soutien international (c’est-à-dire impérialiste) pour mettre le pays sous tutelle et c’est la raison pour laquelle on voulait se servir de lui. Alors qu’il a laissé le pays depuis plus de 10 ans, il fonctionnait dans les rouages internationaux. Voilà ce que nous avons offert aux protagonistes du système avec leur slogan de solution haïtienne.
L’autre fait à signaler, c’est la grande influence des Etats-Unis même au niveau des organisations populaires. L’une des organisations qui militait assurément au nom de l’ambassade américaine et encourageait les conseillers présidentiels à jeter leur dévolu sur le choix de Conille n’est autre que l’organisation populaire « Esclave Révolté ». Au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 23 mai dernier, cette organisation avait même garanti qu’avec Conille l’aura des élections honnêtes, crédibles et transparentes dans le pays.
Pour essayer de cacher leur coquinerie, deux notes tendancieuses ont été publiées le jour même du 28 mai par Lavalas et Montana :
« Pour aider le Conseil Présidentiel de la transition à la transparence et loin de la corruption, le parti Fanmi Lavalas demande de publier dans le journal Le Moniteur, le décret portant création de l’organisation et le mode de fonctionnement du conseil présidentiel et la résolution. qui précise la majorité de 5 sur 7, avant d’annoncer le nom du Premier ministre. »
Même constat de celle de Montana, dans lequel on pouvait lire les recommandations suivantes au Conseil Présidentiel de Transition :
« – Publication précipitée de l’Accord du 3 avril dans Le Moniteur ;
– Publication du décret portant organisation et fonctionnement du Conseil dans Le Moniteur ;
– Communication publique de la liste de tous les candidats et de la liste des critères et du mécanisme qui leur permettra d’accéder au choix de qui sera le Premier ministre parmi tous les candidats. »
Ces deux notes nous ont cependant beaucoup édifiés que la position prise par les représentants de ces deux courants pro-impérialistes au Conseil a été belle et bien planifiée par leurs organisations respectives.
Que le peuple haïtien prenne note ! Et que les traîtres prennent garde ! Les crayons de l’histoire n’ont pas de gomme !