Le 13e La Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se tient du lundi 26 février au jeudi 29 février, à Abou Dhabi, sans grandes ambitions et sur fond de tensions commerciales avec la Chine. Le seul accord qui pourrait survivre pendant les quatre jours de négociations vise à interdire les subventions à la pêche contribuant à l’épuisement des ressources halieutiques.
Sur les autres dossiers, notamment les nouvelles règles encadrant les politiques industrielles et la réforme de l’OMC, les désaccords sont encore nombreux. L’institution de Genève est affaiblie depuis que les Etats-Unis bloquent le fonctionnement de son organe d’appel, indispensable au règlement des différends commerciaux. Elle l’est particulièrement depuis que Washington et Bruxelles accusent Pékin de fausser la concurrence internationale en soutenant son industrie. « Le contexte est devenu plus compliqué avec des pays plus offensifs », observe un diplomate français.
Dans son édition du 19 février, le Temps Financier révèle que des fonctionnaires du Trésor américain se sont rendus en Chine pour faire part au vice-premier ministre He Lifeng de leurs inquiétudes concernant le soutien à l’industrie manufacturière chinoise, dont la surcapacité entraînerait un déferlement de produits à bas coût dans les secteurs stratégiques tels que l’éolien, les batteries et les véhicules électriques partout sur la planète. Le sujet sera abordé lors de la prochaine réunion du G20 finances, fin février, au Brésil.
« Immobilier en crise »
De son côté, Bruxelles a annoncé, le 16 février, l’ouverture d’une enquête contre une filiale du constructeur ferroviaire chinois CRRC, numéro un mondial du secteur, soupçonnée d’avoir reçu des subventions lui permettant d’exercer des prix bas. Elle s’ajoute à une autre enquête européenne sur les aides publiques dont les constructeurs de véhicules électriques du pays seraient notamment. Entre 2021 et 2023, leur part de marché dans l’Union européenne a bondi de 4 % à 8 %, selon les estimations du cabinet Inovev. Les nations occidentales ne sont pas les seules sur la défensive, puisque l’Inde a imposé, à la fin de 2023, des mesures antidumping sur les importations chinoises d’acier et de machines à laser.
« Les crédits chinois se réorientent massivement vers l’industrie manufacturière depuis que le secteur immobilier est en crise et celui des infrastructures est en plein ralentissement, souligne Alicia Garcia Herrero, économiste en chef de Natixis pour la région Asie-Pacifique, et peu importe le prix, ils doivent vendre ce qu’ils produisent. »
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