Dans la poigne griffue
de la fin de la forêt
un continent respire –
exhale le vert
inhale la poussière,
nu comme un os
la terre en dessous.
Les arbres tombent
dans un silence assourdissant,
comme dans leurs ombres
les vecteurs de la mort pullulent –
marins de sang
larguer
à contre-courant.
Certains épargnés,
d’autres liés
par droit de naissance,
par géographie,
par la richesse.
Ici se trouve l’histoire
de terres volées,
d’actes brisés
encore à toucher
le sol de la vérité –
où les rêves des enfants
sont fiévreux,
par la main cruelle du destin,
défini.
Ce poème est inspiré de recherche récentequi a constaté que la déforestation exacerbe le risque de paludisme pour les enfants les plus vulnérables.
Dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne, l’altération des milieux naturels, notamment à travers la déforestation, a un impact direct et significatif sur la santé et le bien-être des communautés locales. La suppression des forêts perturbe non seulement l’équilibre écologique, mais augmente également le risque que les populations soient confrontées à des maladies véhiculées par les moustiques, comme le paludisme. Ceci est particulièrement préoccupant compte tenu des défis déjà existants liés au statut socio-économique et à l’accès aux soins de santé.
Cette recherche a mis en lumière la dynamique complexe en jeu entre la déforestation et l’incidence du paludisme chez les jeunes enfants dans six pays d’Afrique subsaharienne. En analysant les données de santé des enfants de moins de cinq ans et en les comparant aux données environnementales obtenues grâce à la technologie satellite, une tendance distincte est apparue. Il a été observé que les familles les plus pauvres souffrent d’une prévalence de paludisme nettement plus élevée suite à la déforestation, sans augmentation significative des cas parmi les plus riches. L’augmentation des cas de paludisme dans les ménages les plus économiquement défavorisés se situe entre 27 % et 33 % pour chaque augmentation mesurée de la déforestation. En outre, l’étude a révélé que le risque accru n’est pas uniforme pour toutes les espèces de moustiques, mais qu’il est particulièrement associé aux régions dominées par certains types de moustiques porteurs du paludisme. Ces informations soulignent que la déforestation est un facteur clé de la vulnérabilité accrue des enfants les plus pauvres du monde au paludisme. Ils soulignent également la nécessité d’une compréhension globale des liens entre l’environnement et la santé lors de l’élaboration de politiques de conservation et de santé, visant à sauvegarder non seulement l’environnement mais également le bien-être de ceux qui sont les plus menacés.