Nous exigeons qu’il soit mis fin aux incursions illégales de la DGM qui conduisent à des crimes tels que des vols, des meurtres et des violations.
Le 5 avril, quelques jours après la publication de la lettre ouverte dirigée par Amnesty International en collaboration avec des organisations locales, parmi lesquelles le Collectif #HaitianosRD, dans laquelle il est demandé aux autorités dominicaines de mettre fin aux politiques d’immigration racistes qui violent la Constitution et les lois. Un nouveau crime raciste est survenu lors d’une opération de persécution de migrants : la viol d’une mineure de moins de 14 ans par une militaire de l’Armée de l’Air qui opérait sous les ordres de la Direction générale des migrations ( DGM). La majorité de la société dominicaine s’est réveillée ce jour-là, choquée par ce crime perpétré par un militaire au service de la DGM. Même le président de la République, qui n’a pas l’habitude de commenter les crimes perpétrés lors des opérations d’immigration contre la communauté haïtienne, a déclaré le 15 avril que tout le poids de la loi serait appliqué à l’auteur du viole.
Selon la plainte déposée par les défenseurs des droits humains de Verón-Punta Cana, province de La Altagracia, et formellement ratifiée par la mère de la victime, le 5 avril 2024, des agents cagoulés de la DGM sont arrivés à l’aube dans le quartier où vivait la victime. Ils ont effectué une descente de maison en maison. La jeune femme était seule chez elle lorsqu’elle a été violée sexuellement par l’agent Paulino de la Cruz, identifié et inculpé par le Bureau du Procureur général (PGR), tandis qu’un autre agent de la DGM surveillait à l’extérieur de la maison.
Le représentant de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Santiago Molina, a déclaré en dénonçant ce cas qu’il en connaissait beaucoup d’autres dans lesquels les victimes et leurs familles n’osent pas porter plainte, par crainte de l’ impunité et de représailles de la part des autorités. En 2022, le Collectif #HaitianosRD a eu connaissance d’un cas de viol d’une jeune femme haïtienne par des policiers dans un détachement de Santo Domingo Este. La jeune femme, qui a été violée alors qu’elle se rendait au détachement pour s’informer de la détention arbitraire d’un membre de sa famille pour non-approbation de son passeport, a reçu des menaces et a préféré ne pas porter plainte mais retourner en Haïti. Au-delà du fait que le gouvernement tente de se laver les mains de ces cas de violence en inculpant l’un des auteurs, voire en dissociant le DGM du crime, l’impunité continue d’être la norme et le plus grave est que le gouvernement continue de favoriser les conditions dans lesquelles ces types de crimes sont perpétrés.
Le ministère public a annoncé dans un communiqué publié le 27 avril qu’il avait obtenu l’imposition de trois mois de détention préventive contre De la Cruz, mais il omet un fait très important pour le cas et pour notre communauté : il est militaire et est affecté au DGM. Un éditorial du média Acento souligne que De la Cruz a vraisemblablement travaillé pour le DGM depuis au moins six mois, et nous doutons, comme cet éditorial, que le DGM avait l’intention de prendre ses distances pour éviter de rendre des comptes ou d’assumer des responsabilités dans cette affaire, puisqu’en fin de compte la responsabilité de cette violation correspond principalement à cette institution.
Il est extrêmement inquiétant que la seule personne accusée dans cette affaire de viol soit l’officier militaire De la Cruz. Cette militaire faisait partie d’une unité de 13 membres qui ont participé à l’opération de persécution de l’immigration clandestine dans cette communauté. C’est une raison suffisante pour que tout le monde soit accusé de ce grave crime d’intrusion illégale. Mais en outre, il est de notoriété publique que la presse nationale a rapporté que De la Cruz avait la complicité d’au moins un autre agent d’immigration, à qui il a ordonné de quitter la maison et de monter la garde à l’ extérieur pendant qu’il commettait le viol.
Chaque semaine, les unités de la DGM effectuent des descentes aux petites heures du matin, perquisitionnant les maisons sans ordre du tribunal ni présence des procureurs du ministère public, forçant les serrures ou défonçant les portes des maisons. Nous avons précédemment dénoncé le fait que ces perquisitions violentes exclusivement les droits fondamentaux consacrés dans la Constitution de la République Dominicaine elle-même ainsi que dans les normes internationales sur la présomption d’innocence et l’inviolabilité du logement, le droit à la liberté personnelle , à la propriété et au droit à l’intégrité personnelle. .
Dans ces opérations illégales menées par la DGM, les agents agissent généralement cagoulés et sans pièce d’identité, ce qui ne garantit pas que chaque personne détenue connaisse l’identité de la personne qui la possède et sous quelles accusations elle est détenue. Dans ces opérations illégales de la DGM, de l’argent et des téléphones portables sont fréquemment volés, des vélos et des moteurs sont saisis, entre autres biens, et même des violations sexuelles sont commises. De nombreuses détentions violentes de manière flagrante la loi sur les migrations 285-04 et ses règlements qui interdisent de séparer les familles, de détenir des nourrissons et des personnes âgées, ainsi que des femmes enceintes ou allaitantes. Il s’agit donc qu’au-delà de l’accusation et de la future condamnation contre De La Cruz, le gouvernement met fin à la politique de persécution raciste et aux opérations illégales de la DGM, en rétablissant les garanties juridiques et constitutionnelles, actuellement de facto au détriment des Haïtiens, Dominicains d’origine haïtienne suspendus et Dominicains noirs.
En conclusion, nous exigeons une véritable enquête qui approfondisse et établit toutes les responsabilités locales pour les crimes commis le 5 avril à La Altagracia, y compris les rafles illégales, et qui établit la responsabilité des supérieurs hiérarchiques qui ont ordonné la commission de ces actes illégaux. de perquisitions, en plus d’établir les complicités de l’agent de la DGM lors de la commission de la violation. De même, nous insistons sur notre exigence que cessent les arrestations arbitraires basées sur le profilage racial et les raids irréguliers, car il s’agit d’opérations illégales qui facilitent les activités criminelles des agents de la DGM. Le gouvernement a la responsabilité de mettre fin à ces directives qui ont commis des crimes atroces et doit répondre devant les instances internationales.
Mouvement socialiste des travailleurs de la République dominicaine
4 mai 2024