Les pays impérialistes, Etats-Unis en tête, n’ont ni vu ni entendu. Le Conseil présidentiel qu’ils ont mis en selle doit leur donner par tous les moyens un Conseil Electoral Provisoire (CEP) pour organiser des élections générales dans le pays le plus rapidement possible soit justement au mois d’octobre 2025.
Ce qui les rend capables de penser qu’une élection serait possible, c’est que la situation du peuple haïtien et du pays en général ne les concerne pas. Ce qui est prioritaire pour eux c’est d’atteindre leur objectif en poursuivant jusqu’au bout de leur projet qui est de rendre le pays impraticable.
Ce qui se passe en ce moment ne les dérange pas, au contraire, la déstabilisation arrange leurs affaires. Ce n’est pas sans raison qu’ils voudraient organiser des élections dans un pays désorganisé, sans colonne vertébrale, sans tête, sans boussole sans aucun dirigeant valable que leurs pions.
Alors quelles élections pourraient se tenir dans un pays dévasté ? Quand tous les cadres, jeunes et vieux, ont été contraints d’abandonner le territoire national, où il y a une fuite continue de cerveaux et de compétences louables.
Nos citoyens se sont dispersés ici et là à travers le monde comme des juifs errants. Le programme de libération conditionnelle humanitaire appelé visa Biden pourrait paraître comme une aubaine pour certains ; mais pas pour le pays, car c’est un coup de grâce désastreux détruisant davantage notre statut d’un pays qui toute sa vie ne fait que s’investir dans ses enfants. C’est un pays qu’on est en train de ruiner. Tout ce que font les puissances exploiteuses n’est pas réellement pour le sauver mais pour l’enfoncer davantage dans son malheur.
Ce projet d’élections qui déjà donne du fil à retord pour mettre la machine en marche. C’est du fait que la mentalité du pays n’est pas encore prête pour absorber un tel événement. L’impérialisme veut nous conduire dans le même abime de 2010, quand après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, quatre mois après un examen électoral européen. Ce gouvernement n’a été qu’un échec complet et cela continue jusqu’à nos jours.
La vérité est que : toute entreprise électorale sans aucune reconstruction sociale et économique de la société haïtienne ne nous mènera nulle part sinon qu’à un autre fiasco bien plus grave que celui que nous vivons actuellement.
Comme on en voit déjà les signaux, puisque même pour nommer les membres du Conseil Électoral Provisoire, c’est un désordre indéfini. Une lutte intestine entre les différents secteurs qui se déchirent pour le choix de leur représentant au Conseil Électoral Provisoire (CEP). Tout cela résulte de la misère et de la pauvreté chronique, en un mot du sous-développement. C’est un sauve qui peut général dans la mesure où chacun essaie de soutenir quelques miettes pour survivre.
D’ailleurs, sur un iceberg, on ne peut rien construire. Sur une maison fissurée par des séismes politiques, on ne peut rien construire dessus sans une réparation complète et parfaite. Le mieux serait d’écraser complètement cette maison et de la reconstruire sous de nouveaux plans et avec des matériaux solides avant d’y habiter.
Les neuf membres du Conseil présidentiel mis en place par les États-Unis pour administrer le pays ne savent rien de ce qu’ils font. Ils ne reçoivent que des commandes de leurs chefs. Ce sont des individus qui n’ont aucune capacité politique, leur seule souffrance est de se procurer du fric même dans les conditions les plus dégradantes.
Le pays est aux haïtiens pas aux gouvernements américains, canadiens et français. Ce n’est pas à eux de nous dire ce qui est bon pour notre pays, c’est à nous de savoir ce qui est le mieux pour nous et notre pays.
On pourrait faire un millier d’élections que cela n’y changera rien. Toutes les fois nous continuons à fonctionner sur les mêmes bases de corruption, sans une nouvelle mentalité capable de nous construire de nouveaux citoyens patriotes, justes et honnêtes respectant les lois mères de notre pays.
Changeons d’abord de mentalité, dépouillons-nous donc de nos soi-disant pays amis ou bien qu’ils cessent leurs hypocrisies ! Soyons-nous-mêmes le catalyseur de notre changement. Ainsi nous pouvons devenir le gouverneur de notre destinée de peuple libre et souverain. Et à ce moment là seulement toutes les élections auront leur valeur et leur raison d’être.