Des chercheurs du Centre allemand des maladies neurodégénératives (DZNE) ont développé un test sanguin permettant d’identifier les formes les plus courantes de démence frontotemporale (FTD), de sclérose latérale amyotrophique (SLA) et de paralysie supranucléaire progressive (PSP). L’étude, publiée dans la revue « Nature Medicine », consiste à mesurer des protéines spécifiques dans le sang qui servent de biomarqueurs pour ces maladies neurodégénératives.
Le besoin de marqueurs diagnostiques
La FTD, la SLA et la PSP se caractérisent par des symptômes superposés tels que la démence, les changements de comportement, la paralysie, la fonte musculaire et les troubles du mouvement. Il n’existe actuellement aucun remède contre ces maladies et un diagnostic concluant ne peut être posé qu’en examinant les tissus cérébraux après la mort. Le professeur Anja Schneider, responsable du groupe de recherche au DZNE et directeur du département de psychiatrie de la vieillesse et des troubles cognitifs de l’hôpital universitaire de Bonn (UKB), souligne l’importance d’identifier la pathologie sous-jacente pour développer des thérapies ciblées et stratifier les patients pour les essais cliniques. .
Le nouveau test sanguin, basé sur la mesure des protéines tau et TDP-43, pourrait fournir des preuves cruciales pour le diagnostic, en particulier pour la variante comportementale de la FTD, le type de FTD le plus courant. Le test permet un diagnostic précis tout au long de la vie du patient, même en l’absence de mutations génétiques.
Mesurer les protéines dans les vésicules
Les chercheurs ont mesuré les niveaux de deux formes de protéines tau et de protéines TDP-43 trouvées à l’intérieur de minuscules bulles lipidiques appelées vésicules, qui sont sécrétées par les cellules et pénètrent dans la circulation sanguine. En capturant les protéines contenues dans ces vésicules grâce à un processus de préparation en plusieurs étapes, les scientifiques ont pu obtenir des résultats concluants.
L’étude a porté sur des données et des échantillons de sang provenant de 991 adultes en Allemagne et en Espagne, y compris des individus touchés par la FTD, la SLA, la PSP et un groupe témoin d’individus en bonne santé. La validation approfondie des résultats a été rendue possible grâce à des initiatives de recherche collaborative, telles que les cohortes DESCRIBE en Allemagne et la cohorte « Sant Pau » à Barcelone.
Bien que le test sanguin ne soit pas encore prêt pour une utilisation médicale de routine, le professeur Schneider estime qu’il pourrait faciliter le diagnostic des maladies et faire progresser le développement de nouvelles thérapies à long terme. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer comment ces biomarqueurs se développent au cours de la maladie et à quel moment ils apparaissent.
Pour plus d’informations sur cette étude et les sujets connexes, veuillez consulter :