Résumé : Une nouvelle étude analysant 375 millions de tweets dans neuf pays a révélé que les conversations politiques suivent des schémas similaires à l’échelle mondiale. L’étude révèle que les interactions entre groupes politiques opposés sont systématiquement plus toxiques mais suscitent moins d’engagement que les discussions au sein des groupes politiques, ce qui suggère une tendance inquiétante dans le discours politique en ligne.
Journal : Nature Communications, 14 novembre 2024, DOI : 10.1038/s41467-024-53868-0
Temps de lecture : 4 minutes
Une étude approfondie de la plateforme de médias sociaux X (anciennement Twitter) a révélé des modèles remarquablement similaires dans le discours politique dans différents pays et langues. La recherche, publiée dans Nature Communications, a analysé les interactions politiques dans neuf pays, dont le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Comprendre les divisions politiques
Les chercheurs ont examiné 375 millions de tweets sur une période de 24 heures en septembre 2022, comparant les publications des utilisateurs à celles de plus de 1 800 politiciens disposant de comptes actifs. En suivant quels utilisateurs ont retweeté quels politiciens, ils ont pu déterminer les tendances politiques des utilisateurs.
Une conclusion essentielle s’est dégagée : lorsque les gens s’écartent des positions typiques de leur parti, ils sont rapidement traités comme des opposants politiques. Parmi les exemples notables figurent les politiciens américains Liz Cheney et Tulsi Gabbard, qui ont fait face à d’importantes réactions négatives après avoir rompu avec les positions de leurs partis respectifs.
Le coût de la communication entre les partis
« Beaucoup de ces tendances se sont peut-être aggravées : depuis le rachat de Twitter par Elon Musk et les restrictions sur les données introduites, nous n’avons plus accès aux données de haute qualité nécessaires pour étudier ces questions », note le Dr Max Falkenberg, auteur principal de l’étude. étude.
La recherche a révélé que même si les médias sociaux permettent la communication entre groupes politiques, ces interactions sont souvent hostiles. Le professeur Andrea Baronchelli, qui a dirigé le projet, explique : « Notre recherche révèle un attrait clé des grandes plateformes comme X/Twitter : la possibilité de s’engager dans des échanges agressifs avec des opposants politiques – contrairement aux petites plateformes qui permettent simplement des conversations entre utilisateurs partageant les mêmes idées. »
Implications mondiales
Cette tendance s’étend à tous les pays, suggérant une société dans laquelle les opposants politiques sont considérés uniquement comme des adversaires. Les résultats soulèvent des inquiétudes quant à l’impact sur le discours démocratique et à la capacité des différents groupes politiques à s’engager dans un dialogue constructif.
Glossaire des termes
- Polarisation affective : la tendance des gens à percevoir négativement les groupes politiques opposés
- Echo Chamber : un environnement dans lequel les gens ne sont exposés qu’à des opinions qui correspondent aux leurs
- Partisan : Un fervent partisan d’un parti politique particulier
- Discours politique : discussion d’idées et de problèmes politiques
Testez vos connaissances
Combien de pays ont été inclus dans l’étude ?
Neuf pays : Canada, France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne, Turquie, Royaume-Uni et États-Unis
Quel modèle de comportement clé a été observé dans tous les pays ?
Les membres des partis politiques qui s’écartaient des positions du parti ont été rapidement traités comme des opposants politiques.
Combien de tweets ont été analysés dans l’étude ?
375 millions de tweets
Qu’a-t-on découvert sur les communications entre partis ?
Ils ont tendance à être plus hostiles mais reçoivent moins d’engagement que les communications au sein du parti.
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